257 millions d’euros engloutis : le mirage numérique de la Police nationale
Un projet sans fin, sans livrable
🚨ALERTE INFO
Ce logiciel à 257 millions d’euros, censé améliorer les conditions de travail de la police, est inutilisable.
Souriez, c’est avec nos impôts.
— Tribune Populaire🌐 (@TribunePop23) December 3, 2025
Initié il y a plus d’une décennie, ce programme devait permettre aux forces de police de gérer leurs interventions, rapports et bases de données dans un environnement unifié. Des centaines de réunions, des dizaines de prestataires et des budgets révisés à la hausse n’ont pourtant mené à rien de concret. Les agents restent sur des systèmes obsolètes, tandis que les fonds publics s’envolent.
Des rapports internes évoquent un « pilotage défaillant », des objectifs constamment repoussés et une absence totale de validation en conditions réelles. Pire : certains modules, achevés, ont été abandonnés avant même d’être testés.
Le contraste criant avec la Gendarmerie
À quelques kilomètres de distance, la Gendarmerie utilise avec succès une plateforme open source, développée en interne et partagée avec d’autres administrations européennes. Ce logiciel, évolutif et auditable, coûte moins de 5 % du montant englouti par le projet policier. Il garantit aussi une indépendance technologique précieuse face aux géants du numérique.
Pourquoi ignorer une solution éprouvée ?
La réponse reste floue. Certains évoquent une culture administrative réfractaire au logiciel libre. D’autres pointent des intérêts bien ancrés autour des marchés de conseil, où chaque changement de cahier des charges génère de nouveaux contrats. Quoi qu’il en soit, le refus de mutualiser avec la Gendarmerie relève d’une logique difficile à justifier devant les contribuables.
Des responsabilités diluées dans les couloirs du pouvoir
Aucun nom n’a été officiellement cité. Aucune sanction n’a été prononcée. Pourtant, les documents budgétaires montrent des paiements massifs à des cabinets de conseil, parfois pour des livrables inexistants ou redondants. Alors que la Cour des comptes appelle régulièrement à plus de rigueur dans les projets numériques publics, ce fiasco illustre l’urgence d’un véritable contrôle ex ante.
Plus qu’un échec technique : un manquement démocratique
Il ne s’agit pas seulement d’une erreur de gestion. C’est une question de confiance. À l’heure où l’on débat du salaire d’un député en 2025, ce gaspillage silencieux de près de 260 millions d’euros — sans service rendu — interroge profondément sur la gouvernance de l’État numérique. Car quand l’argent public part en fumée dans l’ombre, c’est la démocratie elle-même qui perd en légitimité.
