Rumeurs de cocaïne autour d’Emmanuel Macron : derrière le buzz, une campagne pro-russe orchestrée
Une image, des spéculations, et une vague de désinformation qui traverse les frontières. Le voyage d’Emmanuel Macron en Ukraine, aux côtés du Premier ministre britannique Keir Starmer et du chancelier allemand Friedrich Merz, a déclenché une tempête médiatique sans précédent. Une rumeur infondée accusant les dirigeants occidentaux de consommation de cocaïne s’est répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. Derrière cette théorie ubuesque se cache une campagne de désinformation bien rodée, orchestrée par des acteurs pro-russes.
Un mouchoir pris pour un sachet de cocaïne : l’origine de la polémique
Tout part d’une séquence filmée dans le train reliant Kiev à Lviv, où les trois dirigeants européens ont été vus manipulant des objets blancs sur une table. Sur les images, Emmanuel Macron semble saisir un petit paquet blanc, aussitôt imité par Friedrich Merz. Très vite, des internautes y voient une preuve irréfutable : il s’agirait de sachets de cocaïne.
L’Élysée n’a pas tardé à réagir. Une publication officielle sur X montre un zoom précis de l’objet en question : il s’agit simplement d’un mouchoir en tissu. Aucun élément concret ne permet d’accuser les chefs d’État d’actes aussi graves. Mais cela n’a pas empêché la rumeur de prendre son envol.
Une théorie relayée par des influenceurs pro-Kremlin
Ce sont d’abord des comptes francophones liés au camp pro-russe qui ont lancé la machine. En quelques heures, les publications fleurissent sur les réseaux sociaux. Certaines cumulent aujourd’hui plusieurs millions de vues. Des figures publiques connues pour leurs prises de position pro-Kremlin, comme Florian Philippot ou Silvano Trotta, relaient ces accusations avec ferveur.
Mais la désinformation ne s’arrête pas aux frontières de la France. Elle est rapidement reprise par des canaux Telegram pro-russes, ainsi que par des médias étatiques comme **Russia Today**. Même outre-Atlantique, le conspirationniste Alex Jones — figure radicale de l’extrême droite américaine — s’en empare, multipliant les posts visionnés des dizaines de millions de fois.
Quand l’unité européenne dérange, la désinformation va jusqu’à faire passer un simple mouchoir pour de la drogue.
Cette fausse information est propagée par les ennemis de la France, à l’extérieur comme à l’intérieur. Vigilance face aux manipulations. pic.twitter.com/r62piC4jro
— Élysée (@Elysee) May 11, 2025
Des accusations portées par des hauts responsables russes
Pire encore : ce délire trouve écho jusqu’au plus haut niveau de l’État russe. La rédactrice en chef de Russia Today affirme sur X qu’il s’agit clairement d’une cuillère à cocaïne, tandis que la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères relance de vieilles accusations contre Volodymyr Zelensky, qualifié de « toxicomane instable ».
Dans ses déclarations, elle va même jusqu’à insinuer que la consommation de drogue serait monnaie courante chez les dirigeants occidentaux. Un discours classique dans la propagande russe, qui cherche à salir l’image de l’Occident tout entier.
La drogue comme arme de déstabilisation médiatique
Accuser les dirigeants adverses de toxicomanie n’est pas une nouveauté dans la stratégie de désinformation pro-russe. Depuis le début du conflit en Ukraine, des montages vidéo falsifiés ont déjà tenté de salir la réputation de Volodymyr Zelensky, l’accusant faussement de dissimuler de la cocaïne sur son bureau.
Cette tactique vise à semer le doute, à miner la crédibilité des leaders démocratiques et à alimenter une vision caricaturale d’un Occident corrompu. Ce type de fake news joue sur l’émotion, circule rapidement et peut avoir un impact considérable, surtout auprès des publics déjà sceptiques vis-à-vis des institutions.
Une alerte rouge sur la menace de la désinformation numérique
Cette affaire rappelle avec force l’importance de rester vigilant face aux images et aux vidéos partagées sur les réseaux. Loin d’être anodines, ces rumeurs participent à une guerre de l’information organisée, dont les objectifs géopolitiques sont clairs.
Alors que la guerre en Ukraine entre dans sa troisième année, la bataille médiatique fait rage. Et si un simple mouchoir peut suffire à déclencher une tempête mondiale, c’est bien que la désinformation est devenue une arme redoutable dans les mains de ceux qui veulent faire trembler la démocratie.