Le buzz de Mélenchon : Comparer Rima Hassan à Hugo, une idée géniale ou complètement folle ?
Jean-Luc Mélenchon a déclenché la tempête sur les réseaux sociaux en comparant Rima Hassan à Victor Hugo. Une analogie censée célébrer le retour de l’eurodéputée après son expulsion d’Israël… mais qui a surtout fait sourire, voire rire. Loin d’être saluée comme un acte d’héroïsme littéraire, cette déclaration a suscité critiques, moqueries et même quelques piques bien senties de la classe politique. Mais alors, pourquoi ce parallèle improbable a-t-il autant fait réagir ? Et que cache-t-il vraiment ? On décortique le phénomène.
Mélenchon frappe (encore) fort avec une image forte… et très commentée
« RIMA HASSAN À PARIS, C’EST VICTOR HUGO DE RETOUR DE GUERNESEY », écrit (sans rire) @JLMelenchon.
Rima est restée en Israël 4 jours. Hugo a vécu en exil à Guernesey pendant 15 ans, de 1855 à 1870. Pendant cet exil à Guernesey, Hugo a écrit notamment “Les Misérables”, “Les… pic.twitter.com/8ZuoJHxdEL
— Jérôme Godefroy (@jeromegodefroy) June 13, 2025
C’est peu dire que Jean-Luc Mélenchon aime les grandes envolées lyriques. En qualifiant Rima Hassan de « Victor Hugo de retour de Guernesey », il espérait certainement marquer les esprits. Il a réussi. Mais pas forcément dans le sens qu’il espérait.
Sur X, sa déclaration est rapidement devenue virale. Les internautes se sont amusés à souligner l’écart entre le poids historique du grand écrivain français et l’actualité immédiate de l’eurodéputée. Certains ont relevé avec humour que si Victor Hugo a passé près de vingt ans en exil pour ses convictions, Rima Hassan, elle, a été retenue 48 heures en garde à vue.
Des railleries venues de tous côtés
Même au sein des cercles intellectuels ou politiques proches de lui, la formule n’a pas trouvé grâce. Raphaël Enthoven s’en est même amusé avec une pointe de cynisme : « Si Rima Hassan est Victor Hugo, alors moi je suis Homère. »
Du côté des opposants politiques, Laurent Wauquiez n’a pas manqué l’occasion de taper fort : « Victor Hugo s’est exilé pendant dix-neuf ans, Rima Hassan a fait grève de la faim pendant trois heures ? » Une boutade largement partagée sur les réseaux.
De nombreux utilisateurs ont également ironisé sur le rôle des réseaux sociaux dans cette affaire. « Victor Hugo n’avait pas de community manager », a ainsi pu lire Mélenchon sur sa propre timeline.
Rima Hassan, figure montante de La France Insoumise
Au milieu des blagues et des polémiques, il ne faut pas oublier le contexte. Rima Hassan est revenue en France drapée dans un discours militant, portant haut et fort ses convictions pro-palestiniennes. Accueillie en héroïne place de la République, elle a annoncé vouloir relancer une expédition vers Gaza, rappelant son implication dans la flottille humanitaire interceptée par Israël.
Pour Jean-Luc Mélenchon, cette comparaison vise probablement à renforcer son image de leader charismatique et à hisser Rima Hassan au rang de nouvelle icône de la gauche radicale. Mais dans l’opinion publique, le message passe mal. Le risque est grand de voir cette tentative de mise en scène politico-littéraire perçue comme une opération de communication maladroite.
Un coup médiatique ou une stratégie assumée ?
Derrière la provocation, une logique claire : capter l’attention. Et force est d’admettre que Mélenchon y est parvenu. En lançant une phrase choc, il a remis Rima Hassan au cœur du débat public, et placé la question de Gaza sous les feux de l’actualité.
Mais à trop chercher la métaphore grandiloquente, on court le risque de perdre en crédibilité. Car si le but était de faire parler, le pari est gagné. Si c’était d’inspirer respect et admiration, le bilan est plus mitigé.