Tragédie à Reims : une mère de famille meurt après l’explosion de son airbag Takata
Une femme d’une quarantaine d’années a trouvé la mort dans des circonstances dramatiques au volant de sa Citroën C3. L’accident, survenu le 11 juin 2025 à Reims, a été provoqué par l’explosion de son airbag Takata, un modèle désormais notoirement connu pour ses défaillances mortelles. Sa fille de 14 ans a été blessée, traumatisée mais vivante. Ce drame marque le 19e accident mortel lié aux airbags Takata en France, et les autorités redoutent qu’il ne s’agisse malheureusement pas du dernier.
Un accident évitable ? Le drame se répète
Le scénario est tragiquement familier. La conductrice, âgée d’une quarantaine d’années, circule sur une voie rapide de Reims avec sa fille lorsqu’elle tente d’éviter un poids lourd. Elle effectue une embardée, heurte une glissière de sécurité, puis immobilise son véhicule quelques mètres plus loin.
C’est alors que tout bascule. L’airbag central de la voiture se déclenche violemment, projetant des fragments métalliques à haute vitesse. Malgré l’intervention rapide des secours, la femme succombe à ses blessures. Les premières constatations indiquent un traumatisme facial typique des défaillances de l’airbag Takata.
Takata sous le feu des critiques : un danger connu depuis des années
L’affaire des airbags défectueux n’est pas nouvelle. Depuis plusieurs années, les modèles produits par le fabricant japonais font face à une vague de condamnations internationales. En cause : les capsules de gaz utilisées dans ces dispositifs, qui peuvent exploser de manière incontrôlée.
Cette déflagration libère des éclats métalliques capables de blesser gravement — voire de tuer — les passagers d’un véhicule. Une faille technique que Takata aurait volontairement dissimulée pendant des années, selon les conclusions de précédents procès.
Aux États-Unis, ce scandale a déjà fait des dizaines de victimes. En France, on compte désormais 19 décès liés directement à ces airbags, dont 17 en Outre-mer.
Pourquoi cet airbag reste-t-il installé dans des milliers de véhicules ?
Malgré les alertes, de nombreux véhicules équipés d’airbags Takata continuent de rouler sur les routes françaises. Citroën, comme plusieurs autres marques automobiles, a utilisé ces composants dans ses modèles entre 2010 et 2016.
Dans le cas de cette mère de famille, la Citroën C3 impliquée datait de 2014. Selon les informations relayées par France Bleu, elle n’avait pas reçu de courrier officiel de rappel de la part du constructeur Stellantis (maison mère de Citroën). Pourtant, une campagne de rappel concernant 236 000 Citroën C3 et DS3 avait eu lieu en février 2025 dans le nord de la France, avec la mention « stop drive ».
À Reims, l'explosion d'un airbag Takata a tué une femme d'une quarantaine d'années et blessé sa fille de 14 ans pic.twitter.com/6T7LYAPo11
— BFMTV (@BFMTV) June 17, 2025
Un climat tropical accélère-t-il la dégradation des airbags ?
Initialement, les autorités pensaient que les airbags Takata présentaient un risque accru dans les régions humides, expliquant pourquoi la plupart des accidents avaient eu lieu en Guadeloupe ou à La Réunion. Mais les données américaines montrent que ces explosions se produisent également dans des environnements secs.
L’accident de Reims vient confirmer que la menace existe partout, quel que soit le climat. Cette réalité pousse aujourd’hui les pouvoirs publics à renforcer leurs appels à la vigilance.
Les suites judiciaires : un dossier transféré à Paris
Face à la gravité des faits, le procureur de Reims a décidé de transmettre l’enquête à la juridiction spécialisée de Paris, chargée de centraliser les affaires liées aux airbags Takata. Cette décision permettra probablement une meilleure coordination des investigations et une analyse globale des responsabilités.
Des familles entières restent sur le carreau, espérant justice. Et les experts en sécurité automobile appellent à une mobilisation générale pour retirer tous ces airbags défectueux avant qu’il ne soit trop tard.