Christian Estrosi, Laura Tenoudji-Estrosi et Delphine Ernotte en garde à vue : un scandale qui secoue Nice après l’Eurovision Junior
Christian Estrosi, maire de Nice, Laura Tenoudji-Estrosi, son épouse, et Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, sont placés en garde à vue. Les enquêteurs soupçonnent des faits graves liés à la gestion de deux événements emblématiques organisés à Nice : l’Eurovision Junior 2024 et un colloque sur les droits de l’enfant.
Des arrestations surprises dans une enquête pour détournement de fonds publics
Dans la matinée du 3 juillet 2025, une série d’interpellations a eu lieu à Nice, touchant des personnalités politiques et médiatiques de premier plan. Le maire (Les Républicains) de la ville méditerranéenne, sa femme – également conseillère municipale – et la patronne de France Télévisions font face à des accusations lourdes : prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics et faux en écriture publique.
L’enquête judiciaire a été ouverte après plusieurs signalements internes au sein de la mairie. Selon des sources proches du dossier, des montants importants auraient été déviés via des contrats suspects liés à l’organisation de l’Eurovision Junior en novembre 2024 ainsi qu’à un colloque sur les droits de l’enfant quelques mois plus tard.
Eurovision Junior : un coût élevé, des questions encore sans réponses
Nice a accueilli le concours musical jeunesse Eurovision Junior fin novembre 2024. Un événement prestigieux, mais coûteux. Selon les premières estimations, la Ville aurait dépensé plus de 18 millions d’euros pour l’organisation de cette manifestation. Or, des irrégularités seraient apparues dans la gestion financière de certains lots attribués à des entreprises proches du couple Estrosi-Tenoudji.
Parmi les pistes explorées par les enquêteurs : des marchés publics attribués sans mise en concurrence, des facturations exagérées, voire des prestations jamais réalisées. Ces pratiques, si elles étaient confirmées, pourraient constituer des actes de corruption passibles de poursuites pénales.
Un colloque controversé aux relents d’opacité
En avril 2025, Nice a également organisé un grand colloque sur les droits de l’enfant, sous le parrainage officiel de France Télévisions. Cet événement, doté d’un budget supérieur à 7 millions d’euros, faisait figure de vitrine sociale pour la municipalité. Mais là aussi, des alertes ont été émises concernant la gestion opaque de certains contrats.
France Télévisions aurait participé au cofinancement de l’événement, via une subvention non justifiée selon les termes de la convention. Des documents comptables auraient été falsifiés pour masquer les manœuvres présumées, ce qui explique pourquoi Delphine Ernotte se retrouve impliquée directement dans cette affaire.
Réactions politiques et interrogations médiatiques
Cette affaire tombe à un moment sensible, moins d’un an avant les élections régionales et alors que la droite niçoise tente de reconstruire un discours de crédibilité économique. Plusieurs élus locaux, comme nationaux, ont appelé à la transparence totale. Sur les réseaux sociaux, l’indignation est palpable. De nombreux citoyens s’interrogent : comment des responsables censés gérer l’argent public avec rigueur peuvent-ils être accusés de telles malversations ?
Le gouvernement a fait savoir qu’il attendait les conclusions de l’enquête avant de s’exprimer officiellement. En revanche, les syndicats journalistes de France Télévisions demandent déjà la lumière sur le rôle exact de leur direction dans cet imbroglio.