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Un français reverse 50€ par mois à l’État pour aider à rembourser la dette : Un geste symbolique ou un cri du cœur ?

Alors que la dette publique française frôle les 3 000 milliards d’euros, un citoyen ordinaire a décidé d’agir à sa manière. Chaque mois, depuis plusieurs années, il verse 50 euros à l’État, en plus de ses impôts, pour contribuer directement au remboursement de la dette nationale. Un geste inédit, relayé par RMC, qui interpelle autant par son symbolisme que par ce qu’il révèle : un sentiment de responsabilité, mais aussi une profonde inquiétude face à l’avenir financier du pays. Ce n’est pas une campagne médiatique. Pas de visée politique. Juste un homme, anonyme, qui pense que chacun doit faire sa part.

Un geste simple, mais lourd de sens

Ce contribuable, résidant en région parisienne, n’est ni milliardaire, ni économiste. Il travaille dans le secteur privé, paie ses impôts comme des millions de Français, et vit sans luxe. Pourtant, il a choisi d’aller plus loin. Depuis 2019, il effectue un virement mensuel de 50 euros au Trésor public, accompagné d’un mot : “Pour la France. Pour nos enfants.”

Il explique son geste par une conviction simple : “La dette, c’est notre avenir qu’on hypothèque. Je ne peux pas rester passif.” Il reconnaît que 50 euros par mois ne changeront pas la trajectoire financière du pays — cela représente moins de 0,000002 % de la dette totale — mais il insiste sur la portée symbolique de son action. “C’est un signal. Un rappel que nous sommes tous concernés.”

 

Une dette hors de contrôle ?

La dette publique française s’élevait à 2 974 milliards d’euros fin 2024, soit plus de 120 % du PIB, selon les données de l’Insee. Un niveau historique, amplifié par les successives crises (sanitaire, énergétique, inflation), les plans de relance et les mesures de soutien. Chaque Français, homme, femme, enfant, porte ainsi une part de dette individuelle d’environ 44 000 euros.

Malgré des engagements européens à la maîtrise des déficits, la France peine à redresser sa trajectoire budgétaire. Le Haut-Comité des finances publiques a récemment alerté sur un “risque croissant de perte de confiance des marchés”. Dans ce contexte, le geste de ce citoyen prend une autre dimension : il n’est pas seulement symbolique. Il est aussi une forme de mise en accusation douce du système.

Un appel à la responsabilité collective

Ce n’est pas la première fois qu’un particulier tente une action similaire. En 2011, aux États-Unis, un mouvement citoyen avait lancé “I Pay My Share”, invitant les Américains à verser des dons pour réduire le déficit. En Allemagne, certains contribuables ont déjà fait des dons volontaires au Bundesfinanzministerium. Mais en France, ce type d’initiative reste rarissime.

L’administration fiscale, interrogée, a confirmé que de tels versements sont possibles via un virement au compte du Trésor public, avec la mention “dons pour le remboursement de la dette”. Aucune contrepartie, aucun reçu fiscal, aucune reconnaissance officielle. “C’est une démarche libre, strictement volontaire”, précise un responsable du ministère de l’Économie.

Mais ce citoyen ne cherche pas la reconnaissance. Il espère surtout inspirer. “Si 100 000 personnes faisaient comme moi, cela ferait 60 millions par an. Ce n’est pas négligeable. Et surtout, cela montrerait qu’on ne se désintéresse pas de notre avenir commun.”

Vers une prise de conscience citoyenne ?

Son geste, bien que marginal en termes financiers, touche un nerf sensible. Il interroge sur le lien entre citoyen et État. Sur la responsabilité individuelle dans les finances publiques. Et sur la manière dont nous envisageons l’héritage que nous laissons aux générations futures.

Dans un contexte de défiance croissante envers les institutions, ce geste modeste devient une forme de résistance positive. Il ne critique pas. Il assume. Il ne rejette pas la faute. Il la partage.

Peut-il inspirer un mouvement plus large ? Rien n’est moins sûr. Mais il pose une question essentielle : si chacun donnait un peu plus, pas par obligation, mais par conviction, pourrions-nous changer la donne ?