Un croissant, une erreur, un cauchemar : le vol d’horreur d’une passagère
Un vol de Dubaï à Los Angeles. Un plateau repas marqué « sans gluten ». Un croissant qui semble trop bon pour être vrai. Et une révélation qui bascule tout : il contient du gluten. Pour Chloë Chapdelaine, 25 ans, influenceuse canadienne atteinte de la maladie cœliaque, ce simple aliment a transformé un trajet aérien en cauchemar à 10 000 mètres d’altitude. Après avoir ingéré la viennoiserie, elle a été prise de nausées, de crampes, de diarrhée, et a dû lutter contre une crise de panique. Tout cela à cause d’une erreur de service. Elle a filmé son calvaire, déposé plainte contre Emirates, et alerte désormais sur les risques mortels des erreurs alimentaires en vol. Ce n’était pas juste un mauvais croissant. C’était une faille de sécurité sanitaire.
Un repas apparemment sans danger… mais mortel pour elle
Lundi 5 juin 2023, Chloë Chapdelaine s’envole pour Los Angeles, confiante. Elle a prévenu Emirates de son allergie au gluten, comme elle le fait systématiquement. À l’embarquement, aucun problème. Son plateau repas est bien identifié comme adapté à son régime.
Une heure après le décollage, on lui sert une collation. Parmi les aliments : un croissant. Il a l’air parfait, croustillant, doré. Et surtout, il est déposé sur son plateau « sans gluten ». Rassurée, elle en prend une bouchée.
Le goût est immédiatement suspect. Trop bon. Trop… classique. Elle commence à douter. L’emballage du croissant ne mentionne aucune mention « sans gluten ». Elle interroge une hôtesse. La réponse tombe comme un couperet : le croissant contient du gluten.
Elle vient d’ingérer involontairement une substance qui, pour elle, est toxique.
Panique en plein vol : 14 heures de supplice
@chloe.chapdelaine I’m feeling defeated today. I often share about gluten free travel, but not the struggles. This stuff happens too often 🥺 did you spot the outlier? 🥐 @Emirates #glutenfreetravel #glutenfreelife #airplanefail #celiacdisease ♬ apathy (Sped Up) – Øneheart
« J’ai essayé de me faire vomir dans les toilettes », raconte-t-elle dans une vidéo TikTok bouleversante, les yeux rougis. « Je ne voulais pas faire de crise de panique, mais j’avais peur. Peur de ce qui allait m’arriver. »
Les symptômes ne tardent pas : douleurs abdominales intenses, nausées, diarrhée, démangeaisons cutanées. Pendant les 14 heures restantes du vol, elle endure un calvaire physique et psychologique. Aucun traitement spécifique n’est disponible à bord. Aucun médecin n’est présent. Elle se sent seule, vulnérable, trahie par la compagnie qui avait promis sa sécurité.
Dans un entretien avec The Independent, elle confie : « J’ai redouté des séquelles à long terme, tant sur mon intestin que sur ma santé mentale. »
Une erreur évitable, mais pas isolée
Chloë ne rejette pas toute la faute sur les hôtesses. « J’aurais dû vérifier, revérifier, contrôler chaque emballage », reconnaît-elle auprès de ses abonnés. Mais elle insiste : la responsabilité ultime incombe à la compagnie.
Emirates a échoué à garantir la traçabilité et la sécurité de son repas médicalisé. Or, pour les personnes atteintes de maladie cœliaque, une simple miette de gluten peut provoquer des lésions intestinales irréversibles, voire, à long terme, un risque accru de cancer.
Ce n’est pas un cas isolé. En 2016, la mort tragique de la jeune britannique Natasha Ednan-Laperouse, décédée d’un choc anaphylactique après avoir mangé un sandwich au sésame non étiqueté à bord d’un vol Ryanair, avait déjà mis en lumière les failles du transport aérien face aux allergies alimentaires.
Une plainte déposée, un appel à la vigilance
Suite à cet incident, Chloë Chapdelaine a déposé une plainte officielle contre Emirates. Elle exige des compensations, mais surtout, un changement de politique.
Elle appelle les compagnies aériennes à :
Former rigoureusement le personnel sur les allergies alimentaires.
Garantir une traçabilité totale des repas spéciaux.
Imposer des protocoles de vérification systématique avant distribution.
Sur les réseaux sociaux, sa vidéo a été vue des millions de fois. De nombreuses personnes allergiques ont partagé leurs propres expériences : plateaux mal étiquetés, confusion de repas, indifférence du personnel.
Et après ? Vers des vols plus sûrs pour les allergiques ?
Aujourd’hui, aucune réglementation internationale contraignante n’impose aux compagnies aériennes de garantir l’absence totale d’allergènes dans les repas. Le risque repose trop souvent sur le passager.
Pourtant, des progrès sont possibles. Certaines compagnies, comme Air Canada ou Qantas, ont mis en place des procédures renforcées, avec double vérification et emballages sécurisés.
Chloë espère que son témoignage marquera un tournant. « Ce n’était pas qu’un croissant. C’était une question de vie ou de mort. Et ça aurait pu finir très mal. »