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Canicule : cette habitude dangereuse que les cambrioleurs surveillent de près cet été

La chaleur monte, les températures explosent, et avec elles, les risques. Alors que Météo-France place plusieurs départements en vigilance jaune canicule, une habitude très répandue devient un piège mortel : **dormir fenêtres ouvertes** pour tenter de fuir l’étouffoir des appartements surchauffés. Une pratique compréhensible, mais qui attire silencieusement les cambrioleurs. Pas besoin de forcer une porte ou une serrure. Il suffit d’une fenêtre accessible, d’un peu d’agilité, et d’un sommeil profond. Les vols par escalade, discrets et sans trace d’effraction, se multiplient en période de fortes chaleurs. Pire encore : en cas de cambriolage, votre assurance pourrait refuser de vous rembourser, en raison d’une **négligence présumée**. Ce réflexe de fraîcheur pourrait vous coûter très cher.

Quand la canicule ouvre la porte aux cambrioleurs

Pendant une vague de chaleur, l’intérieur des logements peut atteindre des niveaux intenables. Surtout dans les passoires thermiques ou les appartements sans climatisation. La solution ? Aérer la nuit. Beaucoup ouvrent donc leurs fenêtres, parfois sans fermer les volets, pour laisser entrer un air plus frais.

Mais cette précaution sanitaire devient une faille de sécurité. Les forces de l’ordre alertent régulièrement sur ce phénomène : les cambriolages augmentent pendant les pics de chaleur.

Les voleurs profitent de la situation. Ils repèrent les fenêtres ouvertes, surtout aux étages inférieurs, et s’introduisent par escalade, sans laisser de trace. Pas d’effraction, pas d’alarme déclenchée. Juste un dormeur inconscient, et un appartement vidé de ses objets de valeur : bijoux, téléphones, argent liquide, ordinateurs.

Selon un rapport de la Préfecture de police de Paris, les vols par escalade ont augmenté de 27 % pendant les canicules de 2023, principalement dans les arrondissements centraux.

Une négligence qui coûte cher… même à l’assurance

Le vol est un drame. Mais le pire peut arriver après : le refus d’indemnisation.

En effet, de nombreux contrats d’assurance habitation prévoient une clause de négligence manifeste. Et laisser une fenêtre ouverte la nuit, surtout dans une rue passante ou sans vis-à-vis sécurisé, peut être considéré comme une imprudence.

Le comparateur d’assurances Les Furets souligne que certains assureurs exigent la fermeture des volets ou l’installation de grilles de protection. Si ces mesures ne sont pas respectées, le remboursement peut être réduit, voire refusé.

« On ne punit pas la victime, mais on rappelle les obligations contractuelles », explique un représentant d’AXA interrogé par Le Parisien. « Dormir fenêtre ouverte, c’est comme laisser sa porte non verrouillée. C’est un risque évitable. »

Comment se rafraîchir sans risquer le pire ?

Il n’est pas question d’interdire l’aération. Mais de le faire intelligemment.

Aérez tôt le matin et tard le soir, quand la température extérieure est plus basse.
Fermez les fenêtres dès que le soleil se lève, pour éviter l’accumulation de chaleur.
Utilisez des volets fermés ou des stores baissés, même avec la fenêtre ouverte.
Privilégiez les ventilateurs ou climatiseurs mobiles, surtout dans les chambres.
Installez des détecteurs de mouvement ou des alarmes simples, particulièrement efficaces en cas d’intrusion nocturne.
Pour les étages bas, des grilles discrètes ou des barreaux peuvent dissuader les voleurs sans nuire à l’esthétique.

Une vigilance collective à renforcer

Les municipalités, comme celles de Lyon ou de Bordeaux, ont lancé des campagnes de prévention : affiches dans les stations de métro, messages sur les réseaux sociaux, conseils via les newsletters locales.

La police municipale rappelle : « Un voisin vigilant peut éviter un vol. Si vous voyez quelqu’un grimper sur une façade, appelez le 17. Même si vous n’êtes pas sûr. »

Dans certains quartiers, des initiatives de « vigilance citoyenne » se développent, avec des groupes WhatsApp de quartier où les résidents s’alertent mutuellement.

Entre confort et sécurité : trouver le bon équilibre

Face à la canicule, la priorité est la santé. Mais elle ne doit pas se faire au détriment de la sécurité.

Les pouvoirs publics doivent aussi jouer leur rôle : mieux isoler les logements, développer les îlots de fraîcheur, offrir des centres accueils climatisés.

Car personne ne devrait avoir à choisir entre dormir au frais et dormir en sécurité.