SAINT-TROPEZ : Un gangster Corse se fait voler sa montre… Et regarde ses voleurs passer en détention avec un sourire
Un concours de pétanque, une montre Richard Mille estimée à plusieurs centaines de milliers d’euros, quatre voleurs napolitains à l’arraché, et une victime pas comme les autres. Joseph Menconi, figure emblématique présumée du **grand banditisme corse**, s’est fait dérober son précieux bijou dimanche à Saint-Tropez. Mais ce qui aurait pu basculer dans la violence s’est terminé devant un tribunal. En 45 minutes, la police récupère la montre. Et Menconi, impassible, échange un regard, voire un mot, avec ses voleurs. Pas de vengeance. Juste un murmure en italien : *“non c’è problema”*. Une scène digne d’un film de sous-entendus.
Le vol en plein cœur de Saint-Tropez
Le cadre est idyllique : Saint-Tropez, haut lieu de la Côte d’Azur, grouille de touristes, de yachts et de luxe ostentatoire. Joseph Menconi, connu des services de police pour son passé lié au gang de la Brise de mer et spécialisé dans les braquages de fourgons, participe tranquillement à un concours de pétanque. Il porte au poignet une montre Richard Mille, un modèle haut de gamme, facilement identifiable, et très convoité sur le marché noir.
Profitant de la foule, un gang de quatre individus originaires de Naples passe à l’action. Le vol à l’arraché est rapide, exécuté avec précision. Mais ils ignorent deux choses : d’abord, que leur victime est un homme de l’ombre, habitué aux règles du milieu. Ensuite, que la police locale, particulièrement vigilante en période estivale, dispose d’un dispositif de surveillance renforcé.
Moins de 45 minutes après le vol, la montre est retrouvée. Les quatre suspects sont interpellés. Leur fuite s’arrête net. Et le bijou, intact, est restitué à son propriétaire.
Un face-à-face glaçant au tribunal de Draguignan
Jeudi, les quatre Napolitains comparaissent devant le tribunal de Draguignan, dans le Var. Accusés de vol en bande organisée, ils sont placés en détention provisoire en attendant leur jugement, prévu en octobre. L’affaire semble classique. Sauf qu’au fond de la salle, il y a Joseph Menconi.
Présent à l’audience, le présumé caïd observe calmement les hommes qui ont osé s’en prendre à lui. Selon un journaliste du Parisien présent sur place, il aurait échangé quelques mots en italien avec les prévenus. Des paroles mesurées, presque compatissantes : “non c’è problema”, “forza” — “il n’y a pas de problème”, “courage”.
Interrogé sur cette attitude surprenante, Menconi aurait répondu : “Qu’est-ce que vous voulez. Avec la vie que j’ai eue, c’est normal que j’éprouve de la peine pour eux.” Une phrase lourde de sous-textes. Une reconnaissance silencieuse des codes du monde qu’ils partagent tous : celui du banditisme, de la montée, et de la chute.
Un symbole dans le microcosme du banditisme
Ce fait divers dépasse largement le cadre d’un simple vol de montre. Il résonne comme un symbole dans les milieux interlopes. Un ancien braqueur de fourgons, connu pour sa discrétion et son passé violent, choisit de ne pas réagir comme on aurait pu s’y attendre. Pas de règlement de compte. Pas d’intimidation. Juste le respect des institutions, et une forme de fatalisme.
Certains y voient une évolution. D’autres, une mise en scène. Mais tous s’accordent sur un point : en laissant la justice faire son travail, Menconi envoie un message. Peut-être celui d’un homme qui a tiré un trait sur sa jeunesse. Ou celui d’un stratège qui sait que, dans l’ère médiatique, l’image vaut plus que la vengeance.
Une recrudescence des vols de luxe sur la Côte d’Azur
Ce vol s’inscrit dans une tendance inquiétante. L’été 2025 voit une flambée des vols de montres de luxe sur la Côte d’Azur. À Paris, un touriste s’est récemment fait dérober une pièce estimée à 190 000 euros. À Cannes, des gangs organisés ciblent spécifiquement les résidences secondaires des personnalités.
Les forces de l’ordre redoublent de vigilance, notamment grâce aux caméras de surveillance et aux dispositifs de géolocalisation intégrés dans certains modèles haut de gamme. Mais le défi reste immense face à des groupes itinérants, bien organisés, souvent issus d’Europe du Sud.