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CNEWS : Un Géopolitologue humilié en direct en pensant analyser Poutine–Trump… Mais doit parler du tatouage de Sébastien Delogu

Un invité prestigieux. Un titre ronflant. Une attente internationale. Le monde retient son souffle avant une rencontre historique entre Vladimir Poutine et Donald Trump. Et CNews, comme souvent, promet une analyse en profondeur. Sauf que, dans les coulisses, un malentendu — ou une mauvaise blague — tourne au fiasco. Le géopolitologue **Frédéric Laurent**, spécialiste reconnu des relations Est-Ouest, arrive en plateau, convaincu d’intervenir sur la géostratégie du XXIe siècle. À la place, on lui demande de commenter… le **tatouage de Sébastien Delogu**. Le silence. Puis la stupeur. Et enfin, la révolte.

Une erreur de casting ou une provocation médiatique ?

Tout commence par une invitation officielle. Frédéric Laurent, auteur de plusieurs ouvrages sur les conflits russo-occidentaux, est contacté par la rédaction de CNews pour intervenir sur “les enjeux géopolitiques d’une potentielle rencontre Poutine–Trump”. Un sujet brûlant, surtout dans le contexte de tensions accrues en Europe de l’Est et de la campagne présidentielle américaine.

Il se prépare. Documents, cartes, chronologie à l’appui. Il arrive en studio, costume ajusté, voix posée. Le producteur lui serre la main. “On va parler du tatouage de Delogu”, glisse-t-il. Laurent croit à une plaisanterie. Il insiste : “Non, moi, je suis là pour la rencontre Poutine–Trump.” Réponse du plateau : “Oui, mais on a changé de sujet. Vous êtes en plateau dans deux minutes.”

Devant des millions de téléspectateurs, le spécialiste tente de garder contenance. Puis, après quelques secondes d’un silence glacial, il lâche : “Je suis désolé, mais je ne vais pas commenter le tatouage d’un député pour remplacer une analyse géopolitique sérieuse. Ce n’est pas du journalisme, c’est une mascarade.”

Le clash en direct : un cri contre la dérive médiatique

La scène, retransmise en direct, devient virale en quelques minutes. Sur X (ex-Twitter), des extraits circulent sous le hashtag #DeloguGate. Certains rient. D’autres s’indignent. “On demande à un expert de guerre froide de parler d’un motif tribal sur l’épaule d’un député. C’est pathétique”, écrit un journaliste de Libération.

Sébastien Delogu, député LFI de Marseille, est effectivement connu pour son tatouage visible — un motif polynésien sur l’épaule — souvent évoqué dans les débats sur la neutralité du corps politique. Mais que cela devienne le sujet principal d’un plateau censé traiter de géopolitique, voilà qui soulève des questions.

Car derrière l’anecdote, c’est toute la crise du traitement de l’information qui ressurgit. Priorité au buzz. À l’image. À la polémique. Au détriment de l’expertise. Et quand un spécialiste de renommée internationale est traité comme un chroniqueur de talk-show, c’est le fond même du débat public qui s’effondre.

La réponse de CNews : silence ou déni ?

Interrogée, la chaîne se défend mollement. “Nous adaptons notre grille à l’actualité la plus immédiate”, déclare un responsable de l’antenne, sans mentionner l’incident. Aucune excuse n’est adressée à Frédéric Laurent. Aucune rectification. Aucun retour d’antenne.

En coulisse, des sources proches de la rédaction affirment que le changement de sujet serait dû à “un dernier rebondissement de l’actualité”. Pourtant, aucun lien n’est établi entre la rencontre hypothétique Poutine–Trump et le député marseillais.

Certains soupçonnent même un montage sciemment provocateur. “Ils l’ont fait venir pour le piéger. Pour montrer qu’un intellectuel ‘haut de gamme’ ne comprend rien à la ‘vraie France’”, analyse un ancien producteur de plateau.

Et si c’était le symbole d’un mal plus grand ?

Ce moment, humiliant pour un invité, révèle une tendance inquiétante : la banalisation du vide médiatique. Les chaînes d’info en continu, sous pression d’audience, préfèrent le clash à la réflexion, l’anecdote au fond.

Et quand un géopolitologue est réduit à commenter un tatouage, c’est toute une profession qui est mise en cause. Le journalisme a-t-il encore besoin d’experts ? Ou suffit-il d’opinions tranchées, de visages connus, de sujets “viralables” ?

Frédéric Laurent, depuis l’incident, a annoncé qu’il ne remettrait “plus jamais les pieds sur ce type de plateau”. “On ne discute pas de la guerre, de la diplomatie, du nucléaire, avec des gens qui pensent qu’un tatouage est un enjeu stratégique.”