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Nicolas Sarkozy en prison : libération avant Noël ? Ce que dit la loi

Incaréré le 21 octobre 2025, Nicolas Sarkozy pourrait-il retrouver son domicile avant les fêtes de fin d’année ? C’est la question que se posent des milliers de Français, alors que l’ancien président de la République vient d’être condamné à cinq ans de prison ferme dans le cadre de l’affaire des financements libyens. Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, un ex-chef de l’État est derrière les barreaux. Mais la justice française prévoit des mécanismes permettant une remise en liberté provisoire — et les avocats de l’intéressé ont déjà joué cette carte.

Une demande de libération déposée dès le premier jour

Le 21 octobre, jour de son incarcération, la défense de Nicolas Sarkozy a immédiatement introduit une requête en liberté provisoire. Selon l’article 148-2 du Code de procédure pénale, ce type de demande doit être examiné dans un délai maximum de deux mois. Autrement dit, la cour d’appel devra statuer avant le 21 décembre 2025.

Me Christophe Ingrain, avocat de l’ancien président, a précisé sur BFMTV-RMC qu’aucun « régime de faveur » ne serait appliqué. Toutefois, il s’attend à ce que son client ne reste que « trois semaines à un mois » en détention — une durée conforme à la pratique judiciaire dans ce type de dossier.

Quels sont les critères de remise en liberté ?

Contrairement au moment du placement en détention provisoire, la demande de liberté ne repose plus sur la gravité des faits ou le trouble à l’ordre public. Désormais, la cour d’appel ne peut refuser la libération que si elle estime qu’elle constitue le seul moyen d’empêcher :

  • Des pressions sur des témoins ou des complices,
  • Une fuite de l’intéressé,
  • Un risque de récidive,
  • Ou encore une menace pour sa propre sécurité.

Or, selon Me Ingrain, « il n’y a pas de risque de renouvellement des faits, pas de risques de destruction de preuves — il n’y a pas de preuves —, pas de risque de pression sur des témoins ». Autant d’éléments qui plaident en faveur d’une libération rapide.

Procédure accélérée : une décision en quelques semaines ?

La demande sera examinée lors d’une audience publique, probablement en présentiel. Nicolas Sarkozy pourra demander à ne pas être menotté ni placé dans le box des accusés — une requête souvent accordée aux personnalités publiques.

La décision sera rendue le jour même. En cas de réponse positive, l’ancien chef de l’État pourrait quitter la prison dès le soir même ou le lendemain matin, après avoir récupéré ses effets personnels et signé son acte de fin d’écrou.

Et après ? Le procès en appel en 2026

Même en cas de libération, l’affaire n’est pas close. Nicolas Sarkozy a fait appel de sa condamnation dans le dossier des financements libyens. La loi impose alors à la cour d’appel d’organiser un nouveau procès dans un délai de quatre mois à compter du 25 septembre 2025 — soit théoriquement le 25 janvier 2026.

Ce délai peut toutefois être prolongé à deux reprises, repoussant l’audience à mai ou même septembre 2026. Une incertitude supplémentaire s’ajoute : si tous les co-inculpés (Wahib Nacer et Alexandre Djhouri) sont également remis en liberté, les délais légaux ne s’appliquent plus.

L’ombre de l’affaire Bygmalion plane toujours

Parallèlement, la Cour de cassation doit se prononcer le 26 novembre 2025 sur le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bygmalion, où il a été condamné en appel à un an de prison, dont six mois ferme. Ce nouveau verdict pourrait influencer la stratégie de sa défense — et la perception publique de ses ennuis judiciaires.

Entre justice, politique et médiatisation, le sort de Nicolas Sarkozy reste suspendu à des décisions techniques… mais aux conséquences symboliques majeures.