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Brigitte Macron au tribunal : la riposte contre les fake news

Elle a longtemps gardé le silence. Mais en octobre 2025, Brigitte Macron franchit une ligne rarement traversée par une Première dame : elle porte plainte pour cyberharcèlement politique. Dix personnes comparaissent devant la justice, accusées d’avoir propagé en ligne une rumeur grotesque — celle selon laquelle elle serait née homme. Ce procès marque un tournant dans la lutte contre la désinformation ciblant les figures publiques.

Le procès qui secoue la République

Le 27 octobre 2025, le tribunal correctionnel de Paris accueille une audience inédite. Parmi les prévenus : un médium, un professeur de sport, un informaticien… Tous ont partagé ou amplifié des contenus affirmant que Brigitte Macron serait transgenre. Leur défense ? La liberté d’expression, invoquée avec une référence à “l’esprit Charlie”.

Pourtant, les dommages sont tangibles. Tiphaine Auzière, sa fille, livre un témoignage poignant : “Chaque tweet la ronge un peu plus.” La santé mentale de la Première dame, disent ses proches, s’est dégradée au rythme des publications haineuses.

 

Dupond-Moretti dégaine

Invité sur RTL par Anne-Sophie Lapix, Eric Dupond-Moretti ne mâche pas ses mots. Selon l’ancien garde des Sceaux, ces attaques visent moins Brigitte Macron que son époux, Emmanuel Macron. Il rappelle un précédent historique : “Sous Pompidou, on inventait des partouzes pour salir l’image du président. Aujourd’hui, on invente des mensonges sur le genre.”

Une preuve intime pour couper court aux rumeurs

Sa solution ? Contre-intuitive, mais pragmatique : “Donnez-leur ce qu’ils veulent.” Autrement dit, apporter des preuves concrètes de son identité biologique. Une décision douloureuse, mais jugée incontournable.

Des documents pour rétablir la vérité

Brigitte Macron a accepté de produire :

  • Son acte de naissance officiel,
  • Des attestations médicales,
  • Des photographies d’elle enceinte dans les années 1980.

“C’est humiliant de devoir justifier son existence”, confie un proche. “Mais elle ne reculera pas. Pas cette fois.”

L’origine des rumeurs : un réseau bien organisé

Dupond-Moretti pointe un écosystème complotiste structuré. Il cite Xavier Poussard, figure de l’extrême droite, ainsi que des noms comme Alain Soral ou Frédéric Châtillon. Leurs relais ? Des sites marginaux comme Faits et documents, où la frontière entre satire et calomnie s’efface.

Ce n’est pas seulement une attaque personnelle. C’est une tentative de déstabilisation symbolique du pouvoir en place — par le biais du mensonge viral.

Au-delà du procès : une question de société

Ce dossier soulève des enjeux démocratiques majeurs. Jusqu’où peut-on aller dans l’invasion de la vie privée sous couvert de “liberté” ? Comment protéger les personnalités publiques sans restreindre la liberté d’expression ?

Brigitte Macron ne se bat pas seulement pour elle. Elle ouvre la voie à une jurisprudence qui pourrait redéfinir les limites du débat public à l’ère numérique.