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Incident raciste en direct : Chalençon cible Rachida Dati sur le plateau de Hanouna

Une phrase, un silence gêné, puis une vague d’indignation. En plein prime time de « Touche pas à mon poste », Pierre-Jean Chalençon a provoqué un tollé en qualifiant Rachida Dati de « reine du couscous ». Ce propos, diffusé devant des millions de téléspectateurs, relance avec force le débat sur le racisme ordinaire à la télévision — et sur l’impunité perçue des invités médiatiques.

Le moment qui a tout fait basculer

Jeudi soir, dans l’émission phare de Cyril Hanouna sur C8, Pierre-Jean Chalençon, connu pour ses polémiques récurrentes, a glissé une remarque à l’emporte-pièce : « Rachida Dati ? La reine du couscous, non ? » Lancée comme une boutade, cette phrase a immédiatement suscité un malaise en plateau. Aucune réaction ferme de l’animateur. Aucune coupure. Juste un rire nerveux et un changement de sujet.

 

Pourtant, derrière ce qui pouvait sembler une « blague », se cache un stéréotype raciste bien connu, réduisant une femme politique à son origine supposée plutôt qu’à ses fonctions ou à ses actions. Une forme de racisme culturel souvent minimisée, mais profondément blessante.

La colère du public et des associations

En quelques minutes, les réseaux sociaux ont été submergés de messages indignés. Des milliers d’internautes ont dénoncé un dérèglement raciste banalisé par le divertissement. SOS Racisme a publié un communiqué exigeant des sanctions, rappelant que « l’humour ne justifie pas la discrimination ».

Des personnalités politiques, dont plusieurs élus de la majorité comme de l’opposition, ont également réagi, appelant à ne plus tolérer ce type de langage dans les médias. « Ce n’est ni drôle, ni anodin », a tweeté un député LFI. « C’est du racisme pur et simple. »

Hanouna, spectateur complice ?

Cyril Hanouna, souvent critiqué pour ses choix éditoriaux, n’a ni repris ni condamné la remarque en direct. Ce silence, perçu comme une complicité implicite, ravive les critiques contre une télévision qui, selon ses détracteurs, instrumentalise les tensions identitaires pour faire de l’audience.

L’Arcom, autorité de régulation, pourrait être saisie dans les prochains jours. Déjà en 2023, la chaîne avait été mise en demeure après des propos similaires tenus dans une autre émission. Une nouvelle sanction ne serait pas sans précédent.

Et Rachida Dati dans tout ça ?

Pour l’heure, la principale concernée n’a pas fait de déclaration publique. Mais selon plusieurs sources proches, elle envisagerait sérieusement de porter plainte pour injure raciale. Une telle démarche pourrait ouvrir la voie à une procédure judiciaire, mais aussi à un débat plus large sur la place des femmes issues de l’immigration dans l’espace public.

Car au-delà de l’incident, c’est toute une culture médiatique qui est pointée du doigt : celle qui permet à certains de réduire des figures politiques à des clichés alimentaires, religieux ou ethniques — sous couvert de « second degré ».