« Vous êtes payée pour ça » : la réplique qui dénonce l’activisme parlementaire de Mathilde Panot
Une phrase circule discrètement dans les salons feutrés de l’Assemblée nationale, mais elle fait un bruit assourdissant : « Non, madame Panot, ça s’appelle le travail parlementaire, ce pour quoi vous êtes indemnisée. » Prononcée dans un contexte tendu, cette remarque — attribuée à l’entourage de Sébastien Lecornu — ne se contente pas de corriger une députée. Elle remet en cause un style politique entier, celui de La France insoumise, accusé de transformer l’opposition en spectacle permanent.
Quand la forme du débat devient le fond du conflit
Depuis des mois, le groupe LFI multiplie les initiatives : amendements en rafale, questions au gouvernement à répétition, recours devant le Conseil constitutionnel. Rien d’illégal, mais tout est question d’intention. Pour ses adversaires, Mathilde Panot ne cherche pas à améliorer les lois, mais à saturer le système — une stratégie qualifiée, dans certains cercles, d’« obstruction déguisée ».
"Non Mme Panot, ça s’appelle le travail parlementaire, ce pour quoi vous êtes indemnisée "
J'ai le sentiment que @SebLecornu à une affection toute particulière pour @MathildePanot et qu'il n'hésitera pas à mettre en valeur l'escroquerie Insoumise qu’elle incarne.#JeKiffeLecornu pic.twitter.com/PAo25kL5Ot— 𝙅𝘽🇫🇷🇪🇺 (@JBOOVII) October 31, 2025
Et quand un ministre comme Sébastien Lecornu laisse filtrer une critique aussi directe, c’est que la patience de la majorité atteint ses limites.
Les chiffres parlent — mais disent-ils la vérité ?
En 2024, le groupe LFI a déposé près de 3 200 amendements, selon les données officielles de l’Assemblée nationale. C’est le taux de productivité législative le plus élevé par député. Pourtant, moins de 0,5 % ont été adoptés. Faut-il y voir de la persévérance… ou du gaspillage institutionnel ?
Le débat n’est pas seulement technique. Il touche à la légitimité démocratique : un élu peut-il utiliser ses moyens publics pour bloquer plutôt que construire ?
Indemnité parlementaire : un contrat implicite avec les citoyens
Un député touche aujourd’hui environ 7 700 € brut par mois, plus des crédits pour assistants, déplacements et fonctionnement. En contrepartie, il s’engage à servir l’intérêt général — pas seulement les objectifs tactiques de son parti.
Or, dans un contexte de défiance record envers les élus, chaque geste perçu comme « calculé » ou « médiatique » renforce l’idée d’une classe politique déconnectée. Même quand les règles sont respectées.
Au-delà de la polémique : un système à bout de souffle ?
Plutôt que de pointer du doigt un groupe, certains experts appellent à revoir les règles du jeu. « Si l’opposition n’a plus de leviers réels, elle en invente », explique la politologue Laurence Morel (CNRS). « Le vrai problème, ce n’est pas LFI. C’est un Parlement affaibli par l’hyper-présidentialisation. »
En somme, la phrase cinglante sur « le travail parlementaire » révèle moins une escroquerie qu’un malaise plus profond : celui d’une démocratie où le débat semble souvent réduit à une guerre de position.
