« Brigitte va être jalouse » : quand une étreinte brésilienne réveille les vieux démons du cyberharcèlement
De l’enthousiasme local au buzz numérique
@brutofficiel Emmanuel Macron en visite au Brésil. #emmanuelmacron #brasil #bresil #brazilia ♬ son original – Brut.
La vidéo, capturée par des journalistes présents sur place, montre un Macron détendu, entouré de musiciens et de passants ravis de le saluer. L’une des femmes le serre longuement contre elle, sourire aux lèvres. Rien n’indique une intention autre que l’affection sincère souvent exprimée dans les cultures latino-américaines.
Pourtant, sur TikTok et X, les commentaires ont très vite dévié : « Brigitte est déjà en route », « Elle va râler ! », « Attention, Tata Brigitte surveille… » Des réactions humoristiques en apparence, mais qui s’inscrivent dans une dynamique plus inquiétante : celle d’une surveillance permanente de la vie privée des Macron.
Un harcèlement qui va bien au-delà des blagues
Ces memes surviennent à peine une semaine après l’ouverture, le 27 octobre 2025, d’un procès historique au tribunal correctionnel de Paris. Dix personnes sont jugées pour cyberharcèlement ciblant Brigitte Macron. Depuis des années, des rumeurs infondées — notamment sur une prétendue transition de genre — circulent en boucle sur les réseaux, relayées par des comptes complotistes.
Le phénomène n’est pas anodin. Selon un certificat médical cité par son avocat, Me Jean Ennochi, ces attaques répétées ont eu des répercussions concrètes sur l’état de santé de la Première dame.
Le cri du cœur de sa fille
Tiphaine Auzière, sa fille, a témoigné avec émotion lors de l’audience : « Je ne suis pas médecin, mais j’ai vu une dégradation réelle de sa santé et de sa qualité de vie. » Un constat qui rappelle que derrière chaque blague virale, il peut y avoir une personne réelle, blessée.
Entre légèreté et responsabilité numérique
Il n’y a rien de grave, en soi, à rire d’une étreinte. Mais quand l’humour s’appuie sur une narration qui banalise le harcèlement, il perd de sa légèreté. La frontière est ténue entre la moquerie affectueuse et la participation inconsciente à une machine de dénigrement.
Dans un pays où les fake news sur les personnalités publiques génèrent des millions de vues — et des revenus publicitaires conséquents — chaque partage compte. Même celui d’une simple photo d’un bain de foule au Brésil.
