Quatre ans de silence, 52 chiens, une femme oubliée : l’affaire qui secoue l’Espagne
Elle n’avait plus vu le soleil depuis des années. Ni consulté un médecin. Ni parlé à un voisin. Dans une dépendance isolée près de Madrid, une femme de 68 ans vivait recluse, entourée de 52 chiens et de leurs déjections. Ce n’est qu’un contrôle administratif de routine qui, le 13 octobre 2025, a mis fin à ce calvaire — révélant une histoire à la fois humaine, animale et profondément troublante.
Une découverte accidentelle aux conséquences dramatiques
À Arganda del Rey, un agent de la Garde civile espagnole se rendait dans une ferme pour une simple formalité. Il y découvre une pièce insalubre, sans eau courante, sans fenêtre, sans hygiène. Une femme hagarde, la jambe gangrenée, y survivait tant bien que mal. Elle explique ne pas avoir osé sortir pendant quatre ans de séquestration domestique, terrifiée par son propre mari.
Ce dernier, âgé de 69 ans, avait été retrouvé mort le 9 octobre, loin de la ferme, après une crise cardiaque. C’était lui qui, chaque jour, apportait de la nourriture — pour elle et pour les chiens.
Un enfer peuplé de bêtes souffrantes
Les lieux étaient un cauchemar sanitaire. Hormis une cuisinière vétuste et une radio fonctionnant aux piles, il n’y avait rien. Un matelas, offert par un rare bienfaiteur, avait remplacé la palette de bois sur laquelle elle dormait. Les murs, le sol, l’air — tout était imprégné d’urine et d’excréments.
Pire encore : derrière la bâtisse, les enquêteurs ont découvert six cadavres de chiens, emballés dans des sacs-poubelle. Les 52 animaux encore en vie souffraient de gale, de blessures et de stress extrême. Certains portaient les marques de bagarres violentes.
Un passé déjà marqué par la cruauté
Ce n’était pas la première fois que ce couple attirait l’attention des autorités. Cinq ans plus tôt, à Ambite — toujours dans la région de Madrid — une intervention pour maltraitance animale avérée avait conduit au sauvetage de 22 chiens. Sept cadavres d’animaux avaient alors été retrouvés au fond d’un puits.
Pourtant, mariés depuis 1979, ils n’étaient jamais apparus dans les fichiers pour violences conjugales. Leur isolement, leur comportement étrange, leurs cris nocturnes… autant de signaux passés sous silence.
Une question hante l’enquête en cours
Était-elle victime ? Complice ? Prisonnière de son mari… ou de ses propres choix ? Les services sociaux l’ont prise en charge, mais les psychiatres et les enquêteurs cherchent encore à comprendre comment une telle situation a pu perdurer si longtemps, sans que personne n’intervienne.
Au-delà du fait divers, cette affaire souligne un lien méconnu mais récurrent : les cas de maltraitance animale sévère sont souvent le miroir d’un foyer en détresse humaine. Et quand les chiens crient, parfois, c’est une femme qui hurle en silence.n large d’une ferme rurale espagnole au crépuscule, flou sur une petite dépendance en retrait. Éviter les images explicites ou choquantes. Format 1200×630 px, tonalité sombre mais pas dramatique, zéro texte superposé.
