Immigration et budget : régulariser les sans-papiers rapporterait 3,3 milliards d’euros dès 2026
Imaginez une politique migratoire qui ne coûte pas à l’État, mais lui rapporte des milliards. C’est précisément ce que propose France Terre d’Asile dans une analyse rigoureuse : en régularisant 250 000 sans-papiers et en réformant cinq leviers clés, la France pourrait dégager 3,3 milliards d’euros par an en nouvelles recettes et économies. Un scénario réaliste, urgent, et parfaitement aligné avec les besoins du marché du travail.
Qui est derrière cette proposition ?
L’association France Terre d’Asile, présidée par Najat Vallaud-Belkacem, s’appuie sur des données économiques et administratives pour démontrer qu’une approche plus rationnelle de l’immigration n’est pas qu’une question de solidarité — c’est aussi un levier budgétaire majeur.
« Notre politique migratoire actuelle est un double gâchis : humain et financier », affirme-t-elle. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Quelles sont les cinq mesures économiques proposées ?
Régulariser 250 000 sans-papiers pour booster les recettes sociales
La mesure phare. Ces personnes travaillent souvent dans l’ombre, sans contrats, sans protections. En les intégrant à l’économie formelle, l’État percevrait immédiatement des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu. Résultat : 2,9 milliards d’euros de recettes annuelles.
Accélérer l’accès au travail des demandeurs d’asile
Aujourd’hui, la loi interdit de travailler pendant six mois après le dépôt d’une demande d’asile. Une absurdité économique. En levant ce blocage, la France économiserait 139 millions d’euros en allocations inutiles et gagnerait en productivité.
Mieux héberger, moins dépenser
Remplacer les centres d’hébergement coûteux par des solutions communautaires ou pérennes (logements partagés, accueil familial) permettrait d’économiser 14 millions d’euros chaque année — tout en améliorant les conditions d’accueil.
Réduire les OQTF inefficaces
Les obligations de quitter le territoire français sont souvent émises sans espoir de mise en œuvre. En concentrant les ressources sur les dossiers de régularisation plutôt que sur ces mesures symboliques, l’administration gagnerait en efficacité et économiserait 41 millions d’euros.
Fermer ou redimensionner les centres de rétention administrative
Avec un coût annuel de plus de 200 millions d’euros et un taux d’exécution faible, les centres de rétention administrative (CRA) représentent une dépense injustifiable. Leur réduction pourrait libérer 219 millions d’euros par an.
Pourquoi maintenant ?
Parce que la France fait face à un double défi : un budget 2026 en tension et une pénurie de main-d’œuvre dans des secteurs essentiels — agriculture, santé, logistique, services à la personne. Intégrer légalement des travailleurs déjà présents sur le territoire n’est pas une faveur : c’est une nécessité économique.
Dans un contexte de vieillissement démographique, l’immigration régularisée devient un atout stratégique. Et selon France Terre d’Asile, cette « dynamique vertueuse » pourrait produire des effets concrets dès l’année prochaine.
