Quand défendre la propriété devient un acte dangereux : le prix payé par Guillaume Kasbarian
Il a publié un chiffre. Un seul. Et c’est suffisant pour déclencher une tempête. En 2024, les expulsions de squatteurs ont doublé. Pour Guillaume Kasbarian, c’est une victoire. Pour des milliers d’internautes, c’est une provocation. La réponse ? Des menaces de mort, publiques, détaillées, et désormais officiellement recensées.
Un post, dix menaces, une plainte
Le 10 novembre 2025, sur X, l’ancien ministre du Logement partage les chiffres de l’application de la loi anti-squat : 12 700 expulsions réalisées l’an passé, contre 6 300 en 2023. Une progression inédite depuis dix ans. Il ne cherche pas à provoquer. Il constate.
Les réponses ne tardent pas. « On devrait l’exécuter en direct. » « Il faut le pendre. » « Tu mérites de crever dans un caniveau. » Ces phrases, écrites en lettres majuscules, ne sont pas des insultes anodines. Elles sont criminelles. Kasbarian en a recensé une dizaine de menaces de mort explicites — et quinze autres menaces physiques. Un record depuis son élection en 2017.
Une escalade inquiétante
En 2024, déjà, sa permanence parlementaire avait été taguée. Un compte X s’était même rebaptisé « Il faut tuer Guillaume Kasbarian ». À l’époque, la justice avait ouvert une enquête. Mais cette fois, la violence est différente. Elle est multiple. Elle est répétée. Elle est publiée sans masque. Et elle ne cible pas un homme politique quelconque — mais celui qui a osé dire que la propriété privée mérite protection.
La loi anti-squat : entre efficacité et rejet
Adoptée en 2024, cette loi a donné aux propriétaires et aux préfets des outils plus rapides pour chasser les occupants illégaux. Résultat : plus de 6 000 expulsions supplémentaires en un an. Une performance administrative, mais un échec moral aux yeux de certains.
Derrière ce chiffre, se cache une autre bataille : celle du financement des hébergements d’urgence. Kasbarian a proposé un amendement visant à supprimer les subventions publiques versées aux hôtels occupés à plus de deux tiers par des migrants en situation irrégulière — un dispositif qui dure en moyenne trois ans.
Un débat tabou, un sujet monétisable
Le financement des hébergements d’urgence est l’un des sujets les plus recherchés en matière de politique publique. Les mots-clés comme « financement hébergement migrants subventions » ou « chambres d’hôtel publiques abus » génèrent un RPM AdSense supérieur à 25 € en France. Ce n’est pas un hasard : les lecteurs engagés, inquiets, ou frustrés, cliquent. Et ils commentent.
Kasbarian sait ce qu’il fait. Il ne cherche pas la polémique. Il la provoque — parce qu’il pense que la transparence vaut plus que le silence.
Porter plainte, c’est la seule réponse possible
« Aucune menace ne m’empêchera jamais d’exprimer mes idées, de protéger la propriété privée et de défendre la liberté. Je sais que vous êtes nombreux à partager ces convictions. Nous ne lâcherons rien. »
Ces mots, publiés sur X, ne sont pas un discours de campagne. Ce sont les dernières lignes d’un homme qui a choisi de ne pas fuir. Il a déposé plainte. Il a informé ses électeurs. Il a appelé les médias. Il sait que le silence serait une capitulation.
Les élus, cibles invisibles de la haine en ligne
En 2025, selon le ministère de l’Intérieur, 42 % des députés ont reçu des menaces de mort ou des attaques physiques en ligne. Un chiffre qui a augmenté de 38 % depuis 2022. Les menaces ne viennent plus seulement des extrêmes. Elles émergent des groupes de discussion, des forums, des comptes anonymes. Et elles sont souvent ignorées — jusqu’à ce qu’elles deviennent trop nombreuses pour être passées sous silence.
Guillaume Kasbarian n’est pas un martyr. Il est un représentant du peuple qui refuse de se taire. Et c’est peut-être ce qui le rend si menaçant.
Combien gagne un député qui ose dire la vérité ?
En 2025, un député français perçoit 5 800 euros nets par mois, plus 1 500 euros d’indemnité de fonction. Un salaire qui ne protège pas contre les insultes. Ni contre les comptes anonymes. Ni contre les menaces de mort.
Pourtant, c’est ce salaire qui finance les assistants, les permanences, les avocats. Et les plaintes.
La démocratie ne se mesure pas aux likes. Elle se mesure aux risques que certains prennent pour la faire vivre.
