Macron laisse Mélenchon défendre la République — contre son propre général
Une vidéo circule. Pas une vidéo de campagne. Pas un discours de rassemblement. Une simple intervention, enregistrée en privé, où Jean-Luc Mélenchon répond — non pas à un journaliste, ni à un opposant — mais à une déclaration inédite du chef d’État-major des armées. Et ce qu’il dit réveille un sommeil démocratique.
Nous ne voulons pas de guerre.
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— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) November 20, 2025
Le général qui parle au nom de tous
Le chef d’État-major des armées, a pris la parole. Pas dans un salon militaire. Pas dans un comité restreint. Mais devant des maires. Il leur a demandé de préparer leurs communes à des « sacrifices » possibles. Des rationnements. Des restrictions. Des mesures d’urgence. En cas de conflit.
Il n’a pas dit « si ». Il a dit « quand ».
Et il ne s’est pas contenté d’alerter. Il a assumé la responsabilité d’un discours qui, constitutionnellement, ne lui appartient pas. Ce n’est pas à un militaire de définir les conditions de la vie civile. Ce n’est pas à lui de préparer les Français à la pénurie. Ce rôle, c’est celui du gouvernement. Du Parlement. Du président.
Mélenchon : la voix que personne n’attendait
Alors, Jean-Luc Mélenchon a réagi. Pas en criant. Pas en dénonçant. Avec la froideur d’un homme qui connaît les textes par cœur.
« Ce n’est pas à lui d’aller inviter les maires à des préparations guerrières », a-t-il affirmé. « Ni à prévoir des sacrifices qui seraient la conséquence de nos échecs diplomatiques — sur lesquels son avis public n’a pas été demandé. »
La phrase est limpide. Et elle est mortelle pour le silence présidentiel.
Parce que derrière cette intervention, il y a une question plus grave encore : pourquoi le chef de l’État tolère-t-il qu’un général s’immisce dans le débat civil ? Pourquoi ne réagit-il pas ? Pourquoi laisse-t-il un opposant dire ce que lui-même devrait dire — et vite ?
Le vrai danger n’est pas la guerre — c’est la confusion des rôles
La France n’est pas en guerre. Pas encore.
Mais elle est en train de glisser vers une autre forme de crise : celle de l’autorité. Lorsqu’un général parle comme un chef du gouvernement, et qu’un homme politique doit le corriger, c’est que l’État a perdu sa direction. Pas son pouvoir. Son sens.
La République repose sur une règle simple : la guerre se déclare en Conseil des ministres. Elle se prépare dans les assemblées. Elle se finance par les lois de finances. Elle s’accompagne d’un débat public. Pas d’un discours de caserne.
Mélenchon ne défend pas sa ligne politique ici. Il défend la Constitution.
Macron, absent du débat — et du devoir
Le président a choisi le silence. Il a laissé un général dépasser ses limites. Il a laissé un opposant assumer la voix de la République.
C’est une première. Et elle est inquiétante.
Car quand le chef de l’État ne parle pas, les autres parlent à sa place. Et ceux qui parlent — même avec raison — ne sont pas ceux qui ont la légitimité. C’est le signe d’un pouvoir qui s’efface. Pas d’un pouvoir qui dirige.
La démocratie ne meurt pas en flammes. Elle meurt en silence.
