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Alexis Le Rossignol torpille France Inter dans une chronique corrosive

Il est revenu à l’antenne… pour mieux démolir son propre employeur. Jeudi 20 novembre, dans La Grande Matinale de France Inter, l’humoriste Alexis Le Rossignol a livré une chronique au vitriol contre la radio publique, épinglant ses choix éditoriaux, ses silences gênants et ce qu’il perçoit comme un effacement progressif de l’humour critique. Entre autodérision et attaque ciblée, son billet a fait mouche — et ravivé des tensions jamais vraiment apaisées.

Un retour en fanfare… et en démolition

 

Ancien chroniqueur de La Bande originale jusqu’en juin 2024, Alexis Le Rossignol n’est plus un visage régulier de France Inter. Mais lorsqu’il y revient, c’est avec une liberté déconcertante. Dès les premières secondes, il ironise : « J’aime bien l’idée de venir une fois de temps en temps : une Grande Matinale, une petite pause. Ou comme moi, à l’inverse, une grande pause et une petite matinale. »

Puis le ton monte. Cité par Libération, un constat circule dans les médias : les humoristes de France Inter ne seraient plus « ni corrosifs, ni impertinents, ni drôles ». Plutôt que de le contester, Le Rossignol l’embrasse — pour mieux le retourner contre la station : « J’en écoute plein des chroniques, et c’est vrai qu’elles ne sont pas toujours drôles. »

L’humour recyclé, selon lui

Avec une franchise rare à l’antenne publique, il compare même France Inter à une poubelle de recyclage : « Parfois en spectacle, je fais une blague pas drôle. Je me dis que je vais la jeter ? Puis je me dis “mais non Alex, garde-la pour France Inter !” Et hop, je recycle. » Les rires en plateau ont fusé — mais derrière l’humour, la critique est cinglante.

Il pousse plus loin : « Tu es humoriste sur France Inter, tu viens, tu lis ton petit papier, ça ne fait marrer personne, mais personne ne te dit rien. C’est hyperagréable au quotidien. » Une description qui sonne comme un aveu d’autocensure institutionnelle.

L’ombre de Guillaume Meurice plane

Le cœur du malaise, c’est évidemment l’affaire Guillaume Meurice. Licencié en 2024 après une polémique autour d’une blague sur Benyamin Netanyahou — classée sans suite par la justice —, son départ avait provoqué un séisme dans le paysage médiatique. Alexis Le Rossignol n’évoque pas son nom, mais le parallèle est clair.

Il cite l’exemple de Pierre-Emmanuel Barré, récemment attaqué après une blague sur Radio Nova : « Heureusement pour lui, il est soutenu par son employeur. Et ça, c’est beau. C’est rare aussi. » La remarque, lourde de sous-entendus, vise directement la direction de Radio France, accusée d’avoir sacrifié Meurice sous la pression.

Et pour finir, en guise de provocation ultime : « Merde, c’est peut-être impertinent ce que je viens de dire. Ça n’a plus sa place sur France Inter, si ? Allez, je file, avant qu’on m’invite à le faire. »