Comment la Suisse expulse un squatter avant que vous ayez fini votre café
En France, récupérer un bien squatté peut prendre des mois — voire des années. En Suisse, c’est souvent réglé avant le coucher du soleil. Là-bas, le droit de propriété ne se négocie pas. Il s’applique. Sans délai. Sans débat médiatique. Sans recours dilatoire. Ce petit pays alpin a construit, au fil des décennies, un mécanisme juridique aussi froid que ses sommets : dès qu’un intrus franchit le seuil d’un logement sans autorisation, l’horloge tourne… et s’arrête à 24 heures maximum.
Le droit suisse ne joue pas avec le temps
Le système repose sur un principe simple : l’occupation illégale = l’infraction immédiate. Dès la première alerte du propriétaire, la police cantonale se déplace — pas pour “prendre note”, mais pour constater et agir. Le tribunal compétent, souvent joignable en quelques heures, rend une ordonnance d’expulsion quasi automatique.
Contrairement à d’autres législations où la notion de “domicile habituel” ou de “situation sociale” peut retarder l’expulsion, la Suisse traite le squat comme ce qu’il est : une violation du droit de propriété, point final.
24 heures, pas une de plus
En pratique, voici le scénario type :
- Matin : le propriétaire constate l’intrusion et appelle les autorités.
- Midi : la police vérifie l’occupation illégale et transmet le dossier au juge.
- Après-midi : ordonnance d’expulsion signée.
- Soir : les forces de l’ordre interviennent. Les squatteurs doivent partir — ou aller en cellule.
Ce rythme implacable repose sur une coordination étroite entre les cantons, les tribunaux de proximité et les services de police. Rien n’est laissé au hasard. Rien n’est reporté “à la semaine prochaine”.
Et après ? La facture tombe
L’expulsion n’est que la première étape. La Suisse impose ensuite une responsabilité civile stricte aux squatteurs. Ils doivent rembourser :
- Les frais de nettoyage et de réparation,
- Les pertes locatives subies,
- Les coûts d’intervention des huissiers et forces de l’ordre.
Ces montants, souvent substantiels, sont exigibles même si l’occupant n’a pas les moyens de payer — ce qui peut entraîner des saisies ultérieures ou des inscriptions au registre des débiteurs. Le message est clair : squatter, ça coûte cher.
Pourquoi personne n’ose squatter en Suisse
Il ne s’agit pas de répression aveugle, mais de dissuasion intelligente. La rapidité de la réponse, combinée à la certitude de sanctions, crée un climat où le squat n’est tout simplement pas rentable — ni tactiquement, ni financièrement.
Résultat : les cas sont rares, souvent isolés, et traités comme des incidents mineurs, non comme des crises médiatiques. Pendant que certains pays débattent, la Suisse agit. Et cela fait toute la différence.
