« Payé mon assassinat » : la folle accusation de Candace Owens contre les Macron décryptée
Le 22 novembre 2025, les réseaux sociaux ont été pris d’assaut par une affirmation sidérante : Candace Owens, figure médiatique ultraconservatrice américaine, accusait publiquement Emmanuel et Brigitte Macron d’avoir « commandité son assassinat ». En quelques heures, le message a dépassé les 25 millions de vues. Pourtant, derrière cette déclaration fracassante, il n’y a ni preuve, ni source vérifiable — seulement un énième épisode d’une campagne de désinformation transnationale qui cible systématiquement le couple présidentiel français.
🚨 URGENT
Two days ago I was contacted by a high-ranking employee of the French Government. After determining this person’s position and proximity to the French couple, I have deemed the information they gave me to be credible enough to share publicly in the event that something…— Candace Owens (@RealCandaceO) November 22, 2025
Une influenceuse habituée aux théories complotistes
Candace Owens n’en est pas à ses premiers coups d’éclat. Proche des cercles trumpistes et régulièrement invitée sur les chaînes d’extrême droite aux États-Unis, elle a déjà propagé la rumeur infondée selon laquelle Brigitte Macron serait une personne transgenre. Une fake news si répandue qu’elle avait conduit l’Élysée à intenter une action en justice. Cette fois, elle franchit un nouveau seuil en évoquant un complot d’assassinat impliquant — selon ses dires — une « équipe du GIGN » et un « agent israélien ».
Aucun élément concret ne soutient ces allégations
Dans son post, Owens affirme avoir été contactée par une « source de haut niveau » au sein de l’administration française. Elle cite des noms d’unités militaires, des détails opérationnels, et même d’autres personnalités supposément menacées, comme Charlie Kirk ou le journaliste Xavier Poussard. Pourtant, aucun média d’envergure, aucune agence de presse, aucun service de renseignement n’a confirmé la moindre parcelle de cette histoire.
En France, les autorités restent silencieuses — non par négligence, mais parce que répondre à de telles absurdités, c’est leur accorder une légitimité qu’elles ne méritent pas.
Brigitte Macron, cible récurrente des complotistes
Pourquoi Brigitte Macron ? Son rôle non électif mais visible, son âge, son style sobre, et surtout sa relation avec un président plus jeune en font une figure facile à diaboliser dans les récits conspirationnistes. Depuis 2017, elle est régulièrement prise pour cible par des comptes basés aux États-Unis, en Russie ou au Brésil, qui exploitent les biais culturels et les préjugés pour alimenter la haine ou le sarcasme.
Une stratégie bien rodée de viralité toxique
Ces accusations ne relèvent pas du hasard. Elles s’inscrivent dans une économie de l’attention où le sensationnel prime sur le vrai. En publiant des contenus extrêmes, des influenceurs comme Owens génèrent des millions d’interactions, boostent leur notoriété et monétisent leur audience via des livres, des conférences ou des abonnements payants.
Selon l’Observatoire européen de la désinformation, plus de 70 % des fausses informations sur les dirigeants européens en 2025 ont été initialement diffusées depuis des comptes non européens cherchant à semer la discorde.
Comment réagir face à ces manipulations ?
Face à ce type de contenu, trois réflexes sont essentiels :
- Ne pas relayer aveuglément, même pour « dénoncer ».
- Vérifier si des sources fiables (AFP, Le Monde, France 24, etc.) en parlent.
- Interroger la motivation derrière le message : qui gagne à ce qu’on y croie ?
Car derrière chaque « scoop » délirant, il y a souvent un business — jamais une vérité.
Des théories complotistes sur Brigitte Macron qui disent plus sur leurs auteurs que sur leurs cibles
Plutôt que de refléter une réalité, ces rumeurs révèlent une crise de la rationalité démocratique. Dans un monde saturé d’images et de bruit, la fiction devient parfois plus attrayante que les faits. Mais rester lucide, c’est refuser de nourrir le délire collectif — une forme de résistance, aussi modeste soit-elle.
