Actu

« Elle a faim » : en 15 minutes, il l’appelle 5 fois — une scène qui résonne chez des millions de mères

Il ne s’agit ni d’un drame, ni d’un conflit ouvert. Juste d’un moment banal : une femme se maquille devant sa caméra. Pourtant, cette séquence ordinaire est devenue un miroir implacable des inégalités parentales en 2025. En un quart d’heure, son mari entre cinq fois, chaque fois avec leur bébé dans les bras, comme s’il ne pouvait pas — ou ne devait pas — gérer seul.

Une vidéo, un constat universel

Partagée le 26 novembre 2025 par Sarah Petersen, influenceuse comptant plus de 5 millions d’abonnés sur TikTok, la vidéo commence par une simple intention : montrer combien de fois un père interrompt sa compagne lorsqu’elle prend du temps pour elle. La réponse ? Cinq fois. En quinze minutes.

@sarahgraysun That was a bit excessive..😭 #momlife #momsoftiktok #momhumor ♬ original sound – Sarah Petersen

 

Les phrases reviennent comme un leitmotiv : « Elle a faim », « Viens voir ce que maman fait », « Je crois qu’elle veut toi… ». À aucun moment il ne tente de consoler, de changer la couche, ou simplement de rester. Il ramène l’enfant — comme on rend un objet à son propriétaire légitime.

Derrière l’anecdote, une réalité statistique

Ce comportement n’est pas une exception. Selon une analyse publiée par France Bleu en mai 2025, les pères ne prennent en charge qu’environ 30 % des tâches parentales deux mois après la naissance. Le reste ? Presque entièrement porté par la mère, y compris quand elle n’est pas physiquement présente.

Cette asymétrie ne relève pas toujours d’un manque de volonté, mais souvent d’un conditionnement social profond : on apprend aux pères à « aider », pas à « assumer ». Résultat : même en garde exclusive temporaire, ils se sentent démunis, voire illégitimes, face aux besoins de leur enfant.

Les réseaux sociaux, caisse de résonance des silences du foyer

La vidéo a déclenché une vague de témoignages. « Si c’était lui en train de jouer à Fortnite, tu ne serais jamais entrée », a écrit une internaute. Un autre a souligné : « Tu n’es pas une nounou de service. C’est son père, pas son remplaçant. »

Pourtant, d’autres voix ont rappelé un point crucial : la dynamique ne repose pas uniquement sur l’homme. « Tant que la mère reste le réflexe, le père n’apprendra jamais à être autonome », note un commentaire très partagé. La solution passe donc par une reconfiguration mutuelle des attentes — et des rôles.

Quand 15 minutes deviennent un symbole

Ce n’est pas tant le nombre d’interruptions qui compte, mais ce qu’elles signifient : une mère n’a jamais vraiment droit à un moment pour elle. Même quand elle est techniquement « libre », elle reste mentalement en service. C’est cela, la charge mentale parentale : une disponibilité invisible, permanente, épuisante.

En 2025, alors que les discours sur l’égalité foisonnent, cette vidéo rappelle que la vraie parité ne se mesure pas en intentions, mais en actes — comme laisser une femme se maquiller, parler, travailler… sans qu’on lui ramène l’enfant comme une preuve de son indispensable maternité.