Adolescente de 14 ans retrouvée à 16 kg : le cauchemar de la « maison de l’horreur » révélé
Pendant cinq longues années, une adolescente de 14 ans a vécu enfermée, privée de nourriture, de soins et de contact humain. Découverte en août 2025 dans une banlieue tranquille du comté d’Outagamie, aux États-Unis, elle ne pesait plus que 16 kg — un poids habituel pour un enfant de 4 ans. Aujourd’hui, ses jours ne sont plus en danger, mais les cicatrices de cette maltraitance infantile extrême marqueront longtemps les esprits.
Quand le père appelle à l’aide… sans imaginer les conséquences
C’est lui qui a déclenché l’alerte. En août dernier, le père de la jeune fille, âgé de 47 ans, a contacté les services d’urgence, inquiet de son état « léthargique ». Il ne s’attendait probablement pas à ce que cet appel révèle des années d’isolement systématique et de négligence criminelle. À leur arrivée, les policiers ont d’abord cru avoir affaire à une petite fille de 6 ans tant son apparence était squelettique.
Les médecins l’ont immédiatement admise en urgence. Elle souffrait de malnutrition sévère, d’insuffisance respiratoire, de troubles cardiaques, d’hépatite aiguë et de pancréatite. « C’est le cas le plus choquant de négligence envers un mineur que j’aie vu en 25 ans », a déclaré l’adjointe au procureur du comté d’Outagamie.
Vivre sous le même toit… et sous silence
Depuis l’incarcération de sa mère en 2020, la jeune fille vivait avec son père. Après une scolarité normale la première année, l’instruction à domicile liée à la pandémie a marqué le début de son retrait du monde. C’est à ce moment-là que, selon l’enquête, elle a été progressivement coupée de tout contact extérieur.
Le père assure l’avoir nourrie quotidiennement et attribue son état à un trouble du spectre autistique ainsi qu’à un refus de manger. Mais cette version est contredite par des messages retrouvés sur son téléphone : « Si je pouvais l’abandonner quelque part dans les bois, je le ferais », écrivait-il à un proche.
Quatre adultes, une même accusation
Quatre personnes, toutes résidant dans la même maison, ont été arrêtées :
- le père,
- la belle-mère,
- la fille de la belle-mère,
- sa compagne.
Chacune est soupçonnée de complicité dans une séquestration prolongée et une défaillance grave de protection de l’enfance. Confrontés à des charges accablantes, ils risquent jusqu’à 80 ans de prison chacun.
Un début de rétablissement, un long chemin à parcourir
À l’hôpital, la jeune fille reçoit désormais trois repas par jour. « Ses yeux s’illuminaient à chaque assiette », racontent les soignants. Ce simple geste de manger, anodin pour la plupart, symbolise pour elle un retour à la vie.
Au-delà du drame individuel, cette affaire relance le débat sur la surveillance des enfants instruits à domicile, les failles du signalement de maltraitance et la responsabilité collective face à l’isolement des mineurs.
