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Allocations familiales détournées : une fratrie de la Côte d’Azur démasquée avec 900 000 € cachés

À Beaulieu-sur-Mer, où le mètre carré se négocie à prix d’or, trois frères et sœurs affichaient une aisance tapageuse : voitures de sport, soirées au casino, shopping dans les boutiques les plus chères. Pourtant, officiellement, leur seul revenu ? Les allocations familiales. Aucun emploi déclaré. Aucun patrimoine connu. Rien — sauf un train de vie en totale contradiction avec leur statut d’allocataires. Une incohérence qui a déclenché une enquête… et mené à l’une des plus grosses saisies de fraude sociale de l’année 2025.

Un quotidien de luxe dans une ville hors de prix

Vivre à Beaulieu-sur-Mer sans ressources officielles relève déjà du paradoxe. Cette commune de la Côte d’Azur, prisée par les rentiers et les célébrités, n’est pas réputée pour son accessibilité financière. Pourtant, cette fratrie — deux frères quadragénaires et leur sœur — y résidait, sans jamais déclarer de revenus à la Caisse d’allocations familiales (CAF).

Pendant des mois, ils ont multiplié les comportements qui trahissent une aisance insolite : déplacements en SUV haut de gamme, achats compulsifs, présence régulière dans les établissements de jeu. Des indices que les voisins, puis les forces de l’ordre, n’ont pas manqué de remarquer.

Une enquête minutieuse révèle un système organisé

Lancée il y a près d’un an, l’enquête de gendarmerie a rapidement dépassé le simple soupçon de déclaration erronée. Les deux frères, déjà **connus pour des affaires de trafic de drogue**, ont immédiatement éveillé les soupçons. Leur passé criminel suggérait une possible source illicite de revenus — dissimulée derrière la façade des aides sociales.

Les enquêteurs ont alors mis en place une surveillance discrète, croisant données bancaires, déplacements et témoignages. Leur hypothèse ? Une fraude coordonnée en bande organisée, visant à capter des prestations publiques tout en masquant des flux financiers importants.

Perquisitions du 18 novembre : le vernis craque

Le 18 novembre 2025, le piège se referme. Les gendarmes interviennent simultanément au domicile de la fratrie et chez plusieurs proches. Objectif : retracer l’origine de leurs dépenses et identifier les circuits d’argent cachés.

Résultat : un véritable trésor saisi. Près de 900 000 euros en espèces, sur des comptes non déclarés, mais aussi sous forme de bijoux, montres de luxe et véhicules. Une somme sidérante pour une famille censée dépendre entièrement des aides de l’État.

De la fraude simple au blanchiment aggravé

Au départ, il s’agissait peut-être d’omissions administratives. Mais les preuves accumulées ont transformé l’affaire en procédure pénale lourde. Les trois suspects sont désormais poursuivis pour fraude aux prestations sociales, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs.

La justice soupçonne un montage familial sophistiqué : répartition de l’argent entre plusieurs personnes, utilisation de comptes tiers, achat de biens au nom de proches. Une stratégie classique pour échapper aux radars de la CAF… et des impôts.

Détention et contrôle judiciaire en perspective

Face à l’ampleur des faits, le parquet a requis la détention provisoire des deux frères. Leur profil, leur passé judiciaire et le risque de collusion justifient, selon les magistrats, une mesure privative de liberté.

Leur sœur, jugée moins centrale dans l’organisation présumée, devrait être placée sous contrôle judiciaire. Elle devra se présenter régulièrement au commissariat, ne pas entrer en contact avec ses frères, et justifier de ses déplacements.

Un cas symptomatique d’un fléau sous-estimé

Cette affaire ne se résume pas à une histoire de famille indigne. Elle met en lumière un sujet sensible : la fraude aux allocations familiales, qui coûte chaque année plus de 400 millions d’euros aux finances publiques selon la Cour des comptes.

En 2025, alors que le coût de la vie explose, chaque euro détourné fragilise un système conçu pour protéger les plus vulnérables. Et chaque cas médiatisé comme celui de Beaulieu-sur-Mer ravive le débat sur l’efficacité des contrôles — et la nécessité de moderniser la détection des incohérences sociales.


Fraude allocations Côte d’Azur 2025 : fratrie 900 000 €

Une fratrie de Beaulieu-sur-Mer percevait des allocations familiales tout en cachant près de 900 000 €. Détention, perquisition, blanchiment : voici ce que révèle l’enquête de 2025.

Ils vivaient comme des millionnaires… avec seulement des allocations familiales. La gendarmerie a tout saisi.