Novembre historique : quand la France s’est réveillée sous 20 cm de neige et des records de froid
Alors que les premiers flocons de l’hiver 2025 commencent à tomber, une question revient en mémoire : se pourrait-il qu’un novembre neigeux comme ceux du passé refasse surface ? L’histoire météorologique française recèle des épisodes rares, spectaculaires, voire paralysants — et plusieurs d’entre eux se sont déroulés précisément en novembre.
Quand Paris s’est couvert de 20 cm de neige en pleine automne
Le 14 novembre 1919, la moitié nord de la France s’est figée sous une tempête de neige d’une intensité exceptionnelle. À Paris, le sol s’est recouvert de 20 centimètres de poudreuse — un phénomène quasi inédit pour un mois de novembre. À Besançon, c’est même 25 cm qui sont tombés le même jour, marquant l’un des cumuls les plus importants depuis 1887.
Il y a 105 ans (le 14 novembre 1919), une véritable tempête de #neige paralysait la moitié Nord de la France (20 cm à #Paris). Si la neige pourrait également apparaître en plaine la semaine prochaine, qu’en est-il de la neige et du froid en novembre ? >>> https://t.co/KCN6S5Uqm6 pic.twitter.com/1YKVtYdaFW
— Guillaume Séchet (@Meteovilles) November 14, 2024
Ces chutes précoces ont surpris les habitants, mais aussi les autorités. Les transports ont été perturbés, les routes rendues impraticables, et les écoles fermées dans plusieurs départements. Un scénario qui, bien que vieux de plus d’un siècle, garde une étrange actualité.
Des températures dignes de la Sibérie — en plein Massif Central
Presque 50 ans plus tard, le 30 novembre 1969, la France enregistrait un autre moment marquant de son climat. À Mouthe, dans le Doubs, le mercure est descendu à –29,6 °C — un record absolu pour un mois de novembre en France métropolitaine.
Mais ce froid polaire ne s’est pas limité aux zones montagneuses. À Aurillac, dans le Cantal, il a fait –11 °C. À Romorantin (Loir-et-Cher), les températures ont chuté à –9 °C. Des valeurs plus habituelles en janvier qu’en fin novembre.
Novembre 1980 : le gel s’invite partout, même à Brest
Le 6 novembre 1980, une nouvelle vague de froid a balayé l’hexagone. Même Brest, pourtant habituée à un climat océanique doux, a vu le thermomètre descendre à –0,6 °C. La neige, inhabituelle si tôt dans la saison, a touché des régions peu préparées, comme Clermont-Ferrand (30 cm) ou Béziers (28 cm).
Des gelées ont été observées partout, de l’Ouest à l’Est. À Rodez, il a fait –11,5 °C. À Cognac, –7,5 °C. Ces conditions hivernales précoces ont bouleversé la vie quotidienne, en particulier dans les zones rurales où le déneigement n’était pas encore organisé à cette échelle.
2010 : le dernier grand froid de novembre
Plus récemment, en novembre 2010, la France a vécu un nouvel épisode glacial. À Orléans, les températures ont atteint –15,3 °C. À Guillon, dans l’Yonne, le record s’est établi à –16,8 °C. Ce froid brutal, combiné à des chutes de neige précoces, a de nouveau mis à mal les infrastructures.
Ces événements, bien que rares, rappellent une vérité souvent oubliée : le mois de novembre peut, sous certaines conditions atmosphériques, devenir le théâtre d’un hiver précoce et extrême.
Pourquoi ces épisodes se reproduisent-ils en novembre ?
Les novembres neigeux surviennent généralement lorsque l’air polaire bascule vers l’Europe occidentale au moment précis où l’humidité atlantique est encore élevée. Ce croisement crée des tempêtes de neige précoces, surtout dans le nord et le centre du pays.
Si Météo-France prévoit aujourd’hui un hiver plutôt doux, l’histoire montre qu’il suffit de quelques jours de dérèglement pour que les records de froid ou de chutes de neige en novembre s’inscrivent dans les annales.
