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Mercredi soir, le célèbre marché de Noël de Strasbourg a été le théâtre d’une provocation raciste. Depuis un immeuble dominant la place Kléber, deux militantes du collectif d’extrême droite Némésis ont déployé une banderole au message haineux : « Papa Noël, remigre moi ces violeurs ». L’incident, filmé et diffusé sur les réseaux sociaux, a déclenché une réaction immédiate des autorités et des responsables politiques locaux.
Qui se cache derrière cette action ?
Le collectif Némésis, qui se présente comme une « association de protection des femmes contre toutes les violences », a revendiqué l’action sur Instagram. Deux jeunes femmes, visibles dans une vidéo publiée en amont, filment la foule du marché avant de dérouler leur banderole. Le message, soigneusement mis en scène, affichait également : « 6.482 viols ou tentatives de viol commis par des étrangers en 2024 ».
Cette assertion, non sourcée et potentiellement trompeuse, vise à exploiter la légitime préoccupation autour des violences sexistes et sexuelles pour alimenter un discours anti-migrants. Une stratégie récurrente dans les campagnes de certains groupes d’extrême droite en Europe.
Quand et où s’est déroulé l’incident ?
L’événement s’est produit le mercredi 3 décembre 2025, en pleine soirée, sur l’une des places les plus fréquentées de la ville : la place Kléber, cœur battant du marché de Noël de Strasbourg. Symbole de convivialité et de tradition alsacienne, ce lieu emblématique attire chaque année des centaines de milliers de visiteurs du monde entier.
Pourquoi cette banderole suscite-t-elle une telle indignation ?
Loin de protéger les femmes, ce type d’action instrumentalise leur souffrance pour justifier des positions xénophobes et racistes. Le chiffre avancé n’est pas accompagné de source officielle fiable, et semble conçu pour provoquer la peur plutôt que d’informer.

La maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, a rapidement réagi sur Bluesky : « Je condamne fermement ce message raciste et qui instrumentalise le combat nécessaire contre les violences sexistes et sexuelles. »
Les réactions politiques se multiplient
Plusieurs élus ont dénoncé cette initiative. Florian Kobryn, candidat LFI aux prochaines municipales, a affirmé : « Notre ville ne sera jamais un terrain d’expression des idées racistes ! » De son côté, la députée Sandra Regol a dénoncé « l’instrumentalisation odieuse » du féminisme à des fins idéologiques.
Quelle suite judiciaire ?
La procureure de la République de Strasbourg a été saisie pour incitation à la haine raciale et discrimination. Selon les Dernières Nouvelles d’Alsace, les deux militantes ont été contrôlées par les forces de l’ordre. Leur acte, bien que choquant, ne constituant pas une infraction pénale immédiate, elles ont été invitées à quitter les lieux et à regagner leur domicile.
Cet épisode souligne les tensions croissantes autour de la liberté d’expression, des discours de haine et de la protection des minorités dans l’espace public français, particulièrement dans des contextes festifs et symboliques comme celui du marché de Noël.
