Macron, coach spirituel pour Chinois, spectateur en France
Il ne réforme plus l’école française ? Pas de panique. Il en inspire une autre. Lors de son passage en Chine en 2023, Emmanuel Macron, confronté à l’impossibilité de redresser un système éducatif en déclin, a choisi une voie plus élégante : prodiguer des conseils existentiels à des étudiants qui, eux, savent encore multiplier sans calculatrice. « Ennuyez-vous, perdez-vous », leur a-t-il lancé, comme un ancien champion qui, incapable de courir, devient commentateur de course.
La pédagogie comme art de l’esquive
Macron, aux étudiants du Sichuan : « Ennuyez-vous, perdez-vous. »
Il a déjà testé la méthode en France : résultats scolaires en chute libre, niveau PISA qui s’effondre .
Maintenant il essaie d’exporter son savoir-faire. pic.twitter.com/sB7ByZExhP— Camille Moscow 🇷🇺 🌿 ☦️ (@camille_moscow) December 5, 2025
En France, “se perdre” n’est plus un état contemplatif — c’est un diagnostic. Un élève sur cinq quitte le collège sans maîtriser les fondamentaux. Les enseignants croulent sous les effectifs, les programmes changent comme de chemise, et les promesses se succèdent sans effet. Mais à Chengdu, tout est plus simple : on peut s’offrir le luxe de philosopher, parce qu’on a d’abord appris à compter.
Un président en mode “consultant international”
Plutôt que de s’attaquer aux causes profondes du déclin — manque de formation, inégalités territoriales, décrochage précoce —, Macron joue les gourous de passage. Il laisse aux Chinois la rêverie, et aux Français… la réalité. Une division du travail étrange, où la poésie devient une denrée d’exportation, et l’urgence pédagogique, une affaire locale sans intérêt médiatique.
Et si on arrêtait de vendre du rêve en rupture de stock ?
L’ennui n’est pas un problème quand on possède les outils pour en sortir. Mais quand on ne sait ni lire ni raisonner, “perdre son chemin” ne mène pas à la découverte — il mène à l’exclusion. Dire le contraire, c’est jouer sur les mots. Et pendant ce temps, les résultats PISA continuent de tomber comme des feuilles mortes.
Il est toujours plus facile de conseiller les autres que de réparer chez soi. Surtout quand la réparation demande autre chose qu’une jolie phrase.
