Neige à croquer ? Le Dr Jimmy Mohamed lance un avertissement urgent aux familles
Ce geste semble anodin : attraper une poignée de neige fraîche et la porter à sa bouche. Pourtant, derrière cette habitude hivernale se cache un cocktail de risques sanitaires trop souvent ignorés. Le Dr Jimmy Mohamed, médecin généraliste très suivi sur les réseaux sociaux, ne mâche pas ses mots : « Il ne faut surtout pas manger de la neige, c’est hyper-dangereux. » Son message, relayé par de nombreux professionnels de santé, vise particulièrement les parents et les enfants — les plus enclins à céder à cette tentation blanche.
La neige, un piège thermique
@dr.jimmy.mohamed Neige ❄️
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la neige ne rafraîchit pas le corps. Elle le refroidit. « En avalant de la neige, vous faites chuter votre température interne », explique le Dr Jimmy Mohamed. L’organisme doit alors dépenser de l’énergie pour réchauffer cette eau gelée, ce qui, en période de grand froid, peut rapidement fragiliser les défenses naturelles. Chez les enfants, dont la masse corporelle est plus faible, le risque d’hypothermie légère augmente significativement — même après quelques bouchées.
Pure ? Pas du tout
La blancheur de la neige est trompeuse. En tombant, les flocons absorbent des polluants atmosphériques : particules fines, hydrocarbures, oxydes d’azote, voire résidus de combustion. Une fois au sol, ils se chargent de bactéries, de pesticides issus des sols, de déjections animales — surtout en zone rurale ou en station de ski — et de traces de métaux lourds en milieu urbain. « Ce n’est pas parce qu’elle est blanche qu’elle est propre », insiste le médecin.
En ville, la neige accumulée au bord des routes devient un véritable réservoir de monoxyde de carbone et de suie automobile. Même dans les Alpes ou les Pyrénées, la « neige vierge » n’existe presque plus : elle tombe sur un manteau déjà contaminé ou côtoie des zones fréquentées par la faune sauvage.
Une fausse solution contre la soif
Nombreux sont ceux qui pensent que fondre de la neige suffit à s’hydrater en randonnée ou lors d’une journée à la montagne. Erreur. La neige est majoritairement composée d’air et d’eau distillée — dépourvue de sels minéraux essentiels comme le sodium, le potassium ou le magnésium. « Votre corps a besoin de ces éléments pour fonctionner », rappelle le Dr Jimmy Mohamed. Sans eux, l’eau de neige fondue ne réhydrate pas efficacement et peut même aggraver une situation de déshydratation silencieuse.
Les enfants, en première ligne
Les jeunes enfants, attirés par la texture et la fraîcheur de la neige, sont les plus exposés. Mais leur système immunitaire immature les rend plus vulnérables aux infections digestives ou aux intoxications bactériennes. La pédiatre Catherine Salinier (AFPA) confirme : « Un simple contact avec de la neige souillée peut suffire à provoquer des nausées, fièvre ou diarrhée chez un tout-petit. »
Elle met aussi en garde contre le choc thermique dentaire, capable d’endommager l’émail fragile des dents de lait — une douleur souvent sous-estimée.
Les signaux d’alarme à ne jamais ignorer
Certaines neiges doivent être considérées comme toxiques :
- Neige jaune, rose, grise ou noire : signe de présence d’urine, d’algues (comme la « neige de pastèque »), de suie ou de pollution industrielle
- Neige piétinée ou vieille de plusieurs jours : accumulation de germes et de contaminants
- Neige en bordure de route, parking ou trottoir : saturation en hydrocarbures et particules de freinage
Survie en montagne : la neige n’est pas une ressource à consommer brute
Même en situation extrême, les spécialistes de la survie déconseillent de croquer la neige. La bonne pratique ? La faire fondre lentement dans un contenant, de préférence en la gardant contre le corps ou près d’une source de chaleur, puis filtrer et faire bouillir l’eau obtenue. Encore mieux : privilégier la glace (plus dense) ou l’eau partiellement gelée d’un ruisseau, toujours après traitement.
La neige mérite d’être admirée, sculptée, foulée — pas avalée. Elle est le décor de l’hiver, pas son en-cas.
