Allocation unique : le gouvernement veut que le travail paie plus que les aides sociales en 2025
Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a dévoilé les grandes lignes d’un projet de loi ambitieux, présenté comme une réforme profonde du système d’aides sociales en France. L’objectif ? Créer une allocation de solidarité unifiée, qui fusionnerait plusieurs dispositifs existants afin de rendre le système plus lisible — et surtout, plus incitatif au retour à l’emploi.
Quel est le principe de cette allocation unique ?
Annoncée par le Premier ministre Sébastien Lecornu et portée par le gouvernement de François Bayrou, cette réforme vise à regrouper le revenu de solidarité active (RSA), la prime d’activité et les aides au logement en un seul et même versement. Mais attention : il ne s’agit pas d’une fusion technique des prestations, comme l’ont souligné plusieurs députées dans un rapport de juillet 2024.
En réalité, le dispositif repose sur une harmonisation des bases de ressources et une révision des barèmes, avec la création d’un « revenu social de référence » par foyer. Ce montant, accessible via une plateforme numérique, permettra aux ménages de connaître précisément leurs droits et leurs aides.
Et si la France arrêtait enfin de subventionner l’inactivité ? L’idée d’une allocation sociale unique, plafonnée à 70% du SMIC, fait son chemin. Et c’est une excellente nouvelle. Voici pourquoi :
1) La France ne travaille pas assez et ne produit pas assez. Si notre pays avait le… pic.twitter.com/LTaoc5LNe8
— Rafik Smati (@RafikSmati) February 5, 2025
Un revenu de référence… mais pas fiscal
Depuis février 2024, les bulletins de paie incluent déjà un « montant net social », distinct du « montant net fiscal » utilisé pour le prélèvement à la source. Ce nouveau chiffre sert de base de calcul pour la prime d’activité et le RSA. La future allocation unique s’appuiera sur ce même principe, en l’étendant à tous les bénéficiaires.
Pourquoi créer une allocation unique ?
L’argument central du gouvernement est limpide : le travail doit rapporter plus que l’inactivité. « À composition égale, il faut faire en sorte qu’un foyer qui travaille gagne plus qu’un foyer qui ne vit que d’aides sociales », affirme Jean-Pierre Farandou. Une position assumée, même si elle suscite des débats.
Les simulations présentées aux parlementaires indiquent une réduction potentielle du taux de pauvreté de 0,6 à 1,1 point. Cependant, les députées Sandrine Runel (groupe socialiste) et Nathalie Colin-Oesterlé (Horizons) ont mis en garde : « Il faudra rester attentifs à ce qu’aucun ménage précaire ne voit son niveau de vie baisser. »
Quand entrera-t-elle en vigueur ?
Le projet de loi doit être déposé en décembre 2025, après une série de concertations avec les associations de lutte contre la pauvreté. Si le calendrier parlementaire est respecté, les premiers effets pourraient se faire sentir dès 2026.
En attendant, le gouvernement insiste : cette réforme ne modifie pas les dispositifs existants, mais les réorganise autour d’un principe de lisibilité et d’équité. L’idée étant de simplifier la vie des bénéficiaires… tout en envoyant un message clair sur la valeur du travail.
