CHOC DANS LES AIRS : Une bagarre éclate dans un avion à cause des pleurs d’un bébé
Un vol régulier entre Londres et Lisbonne bascule dans le chaos. Ce n’était pas prévu au programme : cris, insultes, poings levés. Deux passagers en viennent aux mains à bord d’un avion après que les pleurs d’un nourrisson aient enflammé une tension déjà palpable dans la cabine. L’incident, survenu en juillet 2025, révèle une nouvelle fois les limites de la tolérance en situation de confinement. Et pose une question de plus en plus urgente : comment gérer le malaise collectif dans les transports aériens ?
Le déclencheur : un bébé qui pleure
Tout commence de manière anodine. Un vol Ryanair, plein à craquer, relie Londres à Lisbonne. Parmi les passagers, une jeune mère voyage avec son bébé de quelques mois. Vers le milieu du trajet, l’enfant commence à pleurer. Longtemps. Fort. Naturellement.
Dans un espace clos, sans possibilité de s’éloigner, les nerfs lâchent. Un passager, visiblement agacé, lance des regards noirs. Puis des remarques. D’abord murmurées, puis audibles. “Elle pourrait le calmer, non ?”, “C’est pas possible, c’est un cauchemar.” La mère tente de rassurer son enfant, le berce, change sa couche — rien n’y fait.
Un autre passager prend sa défense. “C’est un bébé, pas un parasite.” La tension monte. Les mots s’enveniment. Et soudain, sans prévenir, les deux hommes passent aux choses sérieuses. Coups de poing, bousculades, tentatives de maîtrise. Le personnel de cabine intervient. D’autres passagers se lèvent, certains filment, d’autres crient.
Chaos en vol : intervention d’urgence
Les hôtesses et stewards, formés aux situations de crise, parviennent à séparer les deux protagonistes. L’un d’eux est menotté avec des bracelets en plastique, méthode standard en cas d’agression à bord. L’autre, visage en sang, est isolé à l’avant de l’appareil.
Le commandant de bord décide d’informer la tour de contrôle. À l’atterrissage, la police portugaise attend l’avion sur le tarmac. Les deux passagers sont descendus en priorité. Interrogés, ils sont finalement placés en garde à vue pour voies de fait et troubles à l’ordre public.
Selon des témoignages recueillis par SIC Notícias, plusieurs passagers auraient demandé à être relocalisés pendant le vol, en vain. “On nous a dit qu’il n’y avait plus de places. On a dû rester là, à subir la scène”, raconte une passagère.
Un phénomène en hausse : l’agressivité en cabine
Cet incident n’est pas isolé. En 2024, l’Association internationale du transport aérien (IATA) a recensé plus de 180 agressions physiques à bord des avions dans le monde. Un chiffre en hausse constante depuis la reprise post-pandémie.
Les causes ? Fatigue, alcool, attentes démesurées, espace réduit, et parfois une intolérance croissante au moindre désagrément. Les pleurs d’un enfant, un bagage en soute, un siège trop étroit — autant de déclencheurs potentiels.
En 2023, une passagère britannique avait été condamnée à 18 mois de prison avec sursis après avoir frappé une mère dont l’enfant pleurait. En 2024, un vol Air France avait dû atterrir en urgence à Marseille après une rixe entre deux passagers ivres.
Les compagnies face à un dilemme
Les compagnies aériennes sont tiraillées. D’un côté, elles doivent assurer la sécurité. De l’autre, elles ne peuvent pas refuser l’embarquement à un bébé. Ryanair, comme la plupart des low-cost, n’offre pas de places prioritaires ni de zones “sans enfants”. Contrairement à certaines compagnies asiatiques ou scandinaves, qui proposent des espaces dédiés ou des services de distraction pour les familles.
“On ne peut pas stigmatiser les enfants”, affirme un porte-parole de l’ANAC (Autorité nationale de l’aviation civile portugaise). “Mais on doit mieux préparer les équipages à gérer les tensions psychologiques en vol.”
Des voix s’élèvent pour demander des campagnes de sensibilisation, comme celles sur le tabagisme ou la ceinture de sécurité. “Respecter les autres passagers, c’est aussi une règle de vol”, plaide un expert en comportement aérien interrogé par RTP.
Et après ? Vers une prise de conscience collective ?
L’affaire a fait grand bruit au Portugal et au Royaume-Uni. Les réseaux sociaux se sont enflammés. D’un côté, ceux qui défendent le droit des parents à voyager avec leurs enfants. De l’autre, ceux qui exigent plus de respect — et parfois, l’interdiction des bébés en classe économique.
Mais la réalité est plus nuancée. Voyager en avion reste une expérience stressante. Et la politesse, la patience, la solidarité, sont des valeurs en voie de disparition dans certains espaces publics.
Une chose est sûre : tant que les compagnies ne proposeront pas de solutions concrètes, les prochains cris dans les airs ne seront peut-être pas ceux d’un bébé, mais ceux de la colère.