Le RN dégaine son contre-budget : 36 milliards d’économies pour redresser les finances publiques
Alors que le débat budgétaire s’envenime à l’Assemblée nationale, le Rassemblement national a présenté jeudi 24 octobre 2025 une alternative radicale au projet du gouvernement. Porté par Marine Le Pen, ce contre-budget vise à réduire le déficit sans alourdir la pression fiscale sur les ménages. Il repose sur un triptyque simple : couper les dépenses jugées superflues, recentrer l’action de l’État, et alléger la fiscalité de base.
Un effort budgétaire deux fois plus important que celui du gouvernement
Avec 50 milliards d’euros de baisses de dépenses et seulement 14 milliards d’euros de pertes de recettes, le RN affiche un effort net de 36 milliards d’économies pour 2026. C’est bien plus que les 30 milliards prévus par l’exécutif, qui combine hausses d’impôts et réductions de postes budgétaires.
L’idée directrice ? Remettre l’État « à sa juste place », selon les termes de Marine Le Pen. Une formule qui résume une vision minimaliste de l’action publique, centrée sur la sécurité, la souveraineté et le pouvoir d’achat.
Le contre-budget RN présenté par Marine Le Pen ce matin :
❌ 60 milliards de coupes budgétaires
❌ Démantèlement des grandes agences de l'Etat
❌ Baisse des subventions pour les associations
❌ Suppression de l'aide médicale d'Etat
❌ 5 milliards de coupes pour les collectivités…— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) October 23, 2025
Moins d’argent pour Bruxelles, moins de bureaucratie
La première économie provient de la contribution française à l’Union européenne, ramenée de 8,7 milliards d’euros. Une mesure récurrente dans les programmes du RN, mais jamais mise en œuvre.
Vient ensuite une coupe massive de 7,7 milliards d’euros dans les agences et opérateurs de l’État — ces structures souvent perçues comme des doublons administratifs. Le parti y voit une opportunité de simplifier l’action publique sans nuire aux services essentiels.
Une aide au développement et des subventions dans le viseur
Le RN propose aussi de réduire l’aide publique au développement de 2,3 milliards d’euros. Une décision justifiée par la priorité donnée aux besoins internes, notamment en période d’inflation et de tensions sociales.
Autre cible : les subventions aux associations. Près de 3,2 milliards d’euros seraient supprimés, en ciblant celles « ne relevant pas de l’intérêt général ». Une formulation qui laisse planer le doute sur les critères réels de sélection.
Immigration : le levier budgétaire le plus sensible
Avec 11,9 milliards d’économies, l’immigration constitue le poste le plus important du plan d’austérité. Le RN souhaite conditionner l’accès aux prestations sociales à cinq années de travail à temps plein pour les étrangers. Il propose aussi de transformer l’aide médicale d’État en aide médicale d’urgence, limitant ainsi son champ d’application.
Des baisses d’impôts compensées par de nouvelles taxes
Le contre-budget ne se contente pas de couper : il redistribue aussi. Il prévoit 45 milliards d’euros de baisses d’impôts, notamment via la suppression de la TVA sur 100 produits de première nécessité et une réduction de la TVA sur les factures énergétiques.
Pour compenser en partie ces pertes, le RN introduit 31 milliards d’euros de recettes nouvelles : un impôt sur la fortune financière, une taxe sur les superdividendes, et un plan renforcé contre la fraude fiscale.
Réactions politiques : entre critiques et calculs tactiques
La France insoumise a immédiatement dénoncé un « démantèlement de l’État social ». Jean-Luc Mélenchon pointe des « cadeaux fiscaux aux plus riches » et des coupes dans les services publics. Manuel Bompard, lui, exige des clarifications sur les critères de suppression des subventions associatives.
Marine Le Pen, de son côté, affirme soutenir la suspension de la réforme des retraites incluse dans le budget de la Sécurité sociale — une position qui pourrait faciliter son adoption, même si le RN reste ambigu sur son vote final.
