Contrôle des chômeurs : les allocations pourront être suspendues de 1 à 4 mois
Un nouveau dispositif vient d’entrer en vigueur en France. Publié au Journal officiel le 31 mai 2025, il permet à France Travail de suspendre partiellement les allocations versées aux demandeurs d’emploi en cas de non-respect de leur contrat d’engagement. La sanction peut aller jusqu’à quatre mois, selon la gravité des manquements constatés. Derrière cette mesure se cache une volonté affichée de responsabiliser les bénéficiaires tout en maintenant un accompagnement personnalisé.
Une suspension progressive et proportionnée
Dorénavant, si un demandeur d’emploi ne respecte pas ses engagements (comme participer à des entretiens ou formations), il risque une réduction de son allocation chômage. La sanction débute par une suspension de minimum 30 % du montant habituel, pendant une durée de un à deux mois.
En cas de récidive, cette suspension peut s’étendre jusqu’à quatre mois, voire entraîner une suppression totale du revenu. Mais le système reste flexible : si l’intéressé reprend son parcours actif, la suspension est levée. Ce principe de « suspension-remobilisation » vise à remplacer les anciennes sanctions trop brutales, souvent perçues comme injustes ou inefficaces.
Fin d’une approche mécanique des sanctions
Le ministère du Travail justifie ce changement par une nécessaire évolution du suivi des chômeurs. Selon France Travail, la nouvelle méthode encourage davantage de responsabilité sans rompre la relation d’accompagnement. Fini donc le temps où une simple absence à un rendez-vous pouvait entraîner une coupure totale de l’aide financière.
Aujourd’hui, chaque situation est examinée au cas par cas. Le but ? Favoriser un retour rapide à l’emploi grâce à une logique de progression plutôt que de punition aveugle. Comme l’a expliqué la ministre du Travail Catherine Vautrin : “Il s’agit d’un équilibre entre droits et devoirs.”
Expérimentation déjà concluante dans huit régions
Ce dispositif n’est pas sorti de nulle part. Il a été testé depuis juillet 2024 dans huit régions françaises. Selon France Travail, les résultats sont encourageants : pas de hausse notable des sanctions, mais une meilleure remobilisation des personnes concernées.
“La suspension-remobilisation permet de garder le lien avec les chômeurs”, souligne l’institution publique. Et contrairement aux anciennes règles, les décisions ne sont plus automatiques. Elles prennent désormais en compte le contexte individuel de chaque bénéficiaire.