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Abandonnée sur une île déserte : le cauchemar d’une croisière à 75 000 € tourne au drame

Pour un voyage censé être le couronnement d’une vie bien vécue, Suzanne Rees a connu l’impensable. À 80 ans, cette Britannique passionnée de randonnée a été laissée seule sur une île isolée de la Grande Barrière de Corail — oubliée par l’équipage d’un navire de croisière de luxe. Retrouvée morte le lendemain, elle n’avait même pas entamé son périple de 60 jours. Sa famille parle aujourd’hui de « manquements inexcusables ».

Le drame des îles Lizard

Tout s’est joué lors d’une simple excursion terrestre, organisée par le Coral Adventurer. Suzanne Rees, accompagnée d’autres passagers, s’est rendue au sommet de Cook’s Look, point de vue emblématique des îles Lizard. La chaleur était intense. Fatiguée, elle a décidé de redescendre plus tôt que le groupe. Personne ne l’a suivie. Personne ne l’a comptée au retour.

Quand elle est revenue au point de rendez-vous, le navire avait disparu à l’horizon. Seule, sous un ciel australien implacable, elle n’a pas survécu à la nuit.

Un luxe qui cache-t-il des négligences ?

Cette croisière n’était pas ordinaire. Proposée à près de 75 000 euros par personne, elle ciblait une clientèle exigeante, souvent âgée, en quête de tranquillité et de sécurité. Les cabines avec balcon, les excursions guidées et le service personnalisé faisaient partie du package.

Pourtant, aucun protocole de vérification n’aurait été appliqué avant le départ du navire. « Le bateau est parti sans compter les passagers », affirme Katherine Rees, sa fille, choquée par l’absence totale de procédures de base.

Une enquête aux enjeux majeurs

L’Autorité australienne de sécurité maritime a ouvert une enquête immédiate. Objectif : déterminer si les règles internationales de comptage des passagers ont été respectées. Parallèlement, le médecin légiste doit établir les causes exactes du décès — probablement liées à la chaleur extrême et à la déshydratation.

Pour la famille, il ne s’agit pas seulement d’un accident. « Ils auraient pu sauver ma mère », insiste Katherine. Suzanne, décrite comme active et autonome, n’avait besoin que d’un minimum d’attention humaine.

Un signal d’alarme pour l’industrie du luxe maritime

Ce drame met en lumière une faille critique dans le secteur des croisières haut de gamme : le décalage entre promesses marketing et réalité opérationnelle. Quand on facture des dizaines de milliers d’euros, chaque détail compte — surtout la vie des passagers.

Des expressions comme sécurité passagers croisière Australie ou responsabilité compagnie maritime luxe ne relèvent plus seulement du jargon juridique. Elles deviennent des exigences morales — et commerciales.