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Matthieu Delormeau dérape sur TBT9 : « Toutes les femmes sont voilées » à Marseille

Une simple discussion autour d’un film religieux a viré au clash idéologique sur le plateau de TBT9. Et cette fois, c’est Matthieu Delormeau qui a mis le feu aux poudres avec une remarque sur le voile — aussitôt désavouée par Cyril Hanouna.

Projection annulée, colère des producteurs

Le 22 octobre 2025, une séance du film Sacré-Cœur devait avoir lieu au château de La Buzine à Marseille. Elle a été annulée à la dernière minute. Résultat : des spectateurs déçus, des billets inutilisables, et une vive réaction des producteurs, Steven et Sabrina J. Gunnell.


Invités sur W9 dans l’émission de Cyril Hanouna, ils racontent leur incompréhension. Le film, centré sur les apparitions du Christ à sainte Marguerite-Marie Alacoque à Paray-le-Monial entre 1673 et 1675, n’a pourtant rien de provocateur. Pourtant, il a été jugé « inapproprié » par certaines institutions locales.

« Il y a encore des Chrétiens en France. Il va falloir faire avec », lance Steven Gunnell, exaspéré mais calme. Un constat simple, mais qui résonne comme un cri dans un pays où la visibilité chrétienne dans l’espace public diminue.

Le glissement rhétorique de Delormeau

C’est là que Matthieu Delormeau entre en scène — ou plutôt, en débat. S’emparant du mot « laïcité », il déclare :

« Si un film catholique est interdit au nom de la laïcité, j’aimerais que la laïcité soit imposée à tout le monde. Et j’aimerais savoir pourquoi, quand je vais à Marseille, sur la plage, toutes les femmes sont voilées. J’ai pris des photos ! »

Immédiatement, Cyril Hanouna le coupe : « Mais c’est pas le débat ! » Il recentre la conversation, mais le mal est fait. La séquence fait le tour des réseaux en quelques minutes.

Laïcité ou amalgame ?


 

La réaction de Delormeau illustre un amalgame fréquent : confondre la censure culturelle avec la liberté vestimentaire. Le voile islamique, choisi ou non, relève d’un droit individuel — tant qu’il n’est pas imposé. L’annulation d’une projection, elle, relève d’une décision institutionnelle.

Pourtant, ce raccourci alimente un discours de plus en plus répandu : celui d’une laïcité à géométrie variable, perçue comme plus sévère envers certaines religions que d’autres.

Or, la laïcité française ne vise pas à effacer les croyances, mais à garantir leur coexistence neutre dans l’espace public. Un équilibre fragile, souvent mal compris — surtout en plateau télé.

Un débat qui dépasse l’écran

Au-delà du clash médiatique, cette affaire soulève des questions profondes : Quelle place pour les œuvres religieuses dans les lieux publics ? Comment concilier liberté religieuse et neutralité républicaine ? Et surtout, qui décide ce qui est « acceptable » dans une ville comme Marseille ?

En attendant des réponses, une chose est claire : les plateaux de téléréalité ne sont plus seulement des espaces de divertissement. Ils sont devenus des arènes où se jouent, parfois maladroitement, les grandes tensions de la société française.