Offre de Père Noël à une diplômée en finance : le coup de gueule qui résonne dans toute la France
Une offre absurde dans un parcours sérieux
Issue de Reims, la jeune femme a suivi cinq années d’études exigeantes, couronnées par un master en finance. Inscrite à France Travail pour trouver un premier emploi à la hauteur de ses compétences, elle a vu défiler des offres… mais surtout des postes de secrétariat ou d’agent d’accueil. Rien de pertinent.
Puis, mi-novembre 2025, l’algorithme de la plateforme lui suggère un emploi saisonnier de Père Noël : 28 heures par semaine, du 1er au 24 décembre, payé entre 11,88 € et 14,56 € brut de l’heure. À 1,60 mètre, sans aucune expérience dans l’animation ou l’événementiel, elle ne correspondait à aucun critère du poste.
« On marche sur la tête », dénonce sa mère
« Elle a pleuré sur son mémoire, travaillé sans relâche… et on lui propose de jouer le Père Noël ? », s’indigne sa mère, citée par L’Union. « Je trouve ça énorme. Ce n’est pas juste décalé, c’est irrespectueux. »
Son appel n’est pas seulement émotionnel : il pointe un dysfonctionnement systémique. Pourquoi un organisme public chargé de l’insertion professionnelle ne parvient-il pas à orienter une candidate qualifiée vers des postes qualifiés ?
France Travail se dédouane : « C’est l’algorithme »
Interpellé, France Travail précise que cette offre n’a pas été transmise par un conseiller, mais générée automatiquement par le moteur de recommandation de son site. Un algorithme censé simplifier la recherche d’emploi… mais qui parfois la complique.
Le problème ? Le système ne distingue pas toujours les compétences, les diplômes ou les aspirations. Il croise des mots-clés, des codes ROME, et propose — parfois à côté de la plaque. Très à côté.
Derrière l’anecdote, une crise d’orientation professionnelle
Ce cas n’est pas isolé. De nombreux jeunes diplômés en finance, droit, ingénierie ou communication se retrouvent confrontés à des offres inadaptées, voire dévalorisantes. Dans un marché du travail fragmenté, où les postes qualifiés sont rares en début de carrière, chaque mauvaise piste compte.
Les vrais enjeux : personnalisation et accompagnement humain
Pour que le retour à l’emploi des jeunes soit efficace, deux leviers sont essentiels :
- Un accompagnement individualisé, basé sur le parcours réel, pas sur des cases à cocher.
- Moins de dépendance aux algorithmes automatisés, plus de dialogue avec des conseillers formés aux filières spécifiques.
Vers un nouveau modèle pour l’insertion post-diplôme ?
Ce cas d’école — presque caricatural — pourrait servir de signal d’alarme. Alors que la France peine à intégrer ses talents dans le tissu économique, il est urgent de repenser l’orientation professionnelle après le master.
Parce qu’un diplôme en finance ne devrait jamais mener à un costume de Père Noël… sauf par choix, et non par erreur de système.
