Écrans et enfants : la manipulation inquiétante des géants du numérique
Les écrans envahissent nos vies, et ceux de nos enfants. Pourtant, derrière les discours officiels sur les dangers du numérique, se cache une réalité bien plus sombre : l’influence massive des industriels de la tech sur la recherche publique. Une enquête exclusive.
Des recommandations ignorées, des lobbys omniprésents
En 2024, un rapport commandé par l’Élysée tirait la sonnette d’alarme : pas d’écrans avant 3 ans, pas de smartphones avant 13 ans, pas de réseaux sociaux avant 15 ans. Un an plus tard, seules deux mesures ont été retenues. Pourquoi un tel immobilisme ?
La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, justifie cette frilosité : « L’interdiction complète est toujours difficile. » Pourtant, derrière ces hésitations, se cachent des liens troublants entre chercheurs et entreprises du numérique.
Grégoire Borst, un chercheur sous influence ?
Grégoire Borst, directeur du LaPsyDé (laboratoire public en psychologie du développement), est l’un des experts les plus médiatisés sur la question. Il défend une approche modérée des écrans, affirmant même que les jeux vidéo pourraient améliorer la lecture.
Problème : aucune étude ne confirme ses dires à l’époque. Pire, son laboratoire bénéficie de financements privés, notamment de l’éditeur scolaire Nathan et du fonds d’investissement Infravia, spécialisé dans les data centers et l’éducation.
Franck Ramus et l’ombre de Meta
Autre figure clé : Franck Ramus, chercheur à l’École normale supérieure. Lui aussi minimise les risques des écrans, malgré l’alerte lancée par des sociétés médicales.
Son laboratoire, le LSCP, est en partie financé par… Google et Meta. Bien qu’il assure n’avoir « aucun lien d’intérêt », son collègue Emmanuel Dupoux est salarié à mi-temps chez Facebook. Coïncidence ?
Des enfants cobayes pour Microsoft ?
L’enquête révèle un projet encore plus choquant : 1 000 élèves de maternelle ont testé des tablettes dans des salles Microsoft, pour « comprendre comment capter leur attention ». Objectif avoué : développer des produits éducatifs.
L’État a investi 6 millions d’euros dans l’application Kaligo, utilisée par seulement 20 000 élèves. Un gaspillage, alors que le ministère interdit… les écrans en maternelle.
Conclusion : un conflit d’intérêts généralisé
Entre recherche publique et intérêts privés, la frontière est de plus en plus floue. Les enfants sont-ils protégés… ou simplement une cible marketing ?
Une chose est sûre : le débat sur les écrans est loin d’être neutre.