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Fraude sociale choc : 36 000 € d’allocations pour un couple propriétaire de 34 bolides de luxe

Il y a ceux qui comptent chaque euro pour boucler le mois… et ceux qui perçoivent des milliers d’euros d’aides publiques tout en collectionnant des Ferrari et des Rolex. Dans l’Hérault, un couple a été démasqué en 2025 pour avoir détourné le système de prestations sociales pendant des années. Leur double vie ? Une façade de précarité officielle… et un garage rempli de voitures de rêve.

Le stratagème du couple de Gigean

Résidant à Gigean, une commune de moins de 7 000 habitants, l’homme, artisan couvreur, et sa compagne ont multiplié les mensonges administratifs. Entre 2008 et 2013, ils ont déclaré un revenu nul. Les années suivantes, le mari a sous-estimé ses gains professionnels à 30 000 €, tout en menant une activité lucrative de revente de véhicules haut de gamme.

Pendant ce temps, la femme affirmait vivre seule avec ses deux enfants, ce qui lui ouvrait droit au RSA, aux allocations familiales et aux APL — bien qu’elle partageât en réalité le même toit que son conjoint.

Près de 50 000 € par an de prestations indues

Grâce à ce montage, le couple a perçu :

  • 36 000 € annuels au titre des aides sociales (CAF),
  • 13 000 € supplémentaires via les déclarations séparées de la femme.

Au total, près de 250 000 € ont été versés à tort sur plusieurs années — sans que personne ne relève l’anomalie… jusqu’à ce que leur train de vie attire l’attention.

Un patrimoine de 270 000 €… et une Ferrari dans le garage

Lors de l’enquête menée par le Fisc et la CAF, les enquêteurs ont découvert un patrimoine bien loin de la précarité affichée :

  • 34 véhicules de luxe (Ferrari, Porsche, BMW, Audi),
  • Une Ferrari neuve à plus de 110 000 €,
  • Des montres Rolex et une collection de maroquinerie haut de gamme,
  • Un bateau à moteur et des équipements électroniques dernier cri.

Le procureur de Montpellier a qualifié ce mode de vie « d’incompatible avec la situation déclarée aux organismes sociaux ».

Les autorités dégainent : enquête, sanctions, remboursement

Alertés par des incohérences fiscales, les services de contrôle ont ouvert une enquête approfondie. Résultat : condamnation le 12 octobre 2025.

Le couple doit maintenant :

  • Rembourser 250 000 € à la CAF,
  • Payer une amende de 2 000 € chacun,
  • Effectuer une peine de 4 mois de prison avec sursis.

Par ailleurs, l’homme est poursuivi pour trafic international de véhicules — une activité lucrative qu’il n’avait jamais déclarée.

Pourquoi cette affaire interpelle-t-elle autant ?

Parce qu’elle met en lumière une réalité troublante : les aides sociales reposent sur la bonne foi des allocataires. Le RSA, contrairement à un salaire, ne donne droit à aucune cotisation retraite. Pourtant, des milliers de Français dépendent réellement de ces allocations pour survivre. Quand des fraudeurs s’enrichissent sous couvert de solidarité, c’est tout le système qui en souffre.

Cette affaire rappelle aussi que la CAF dispose désormais de moyens renforcés pour croiser les données fiscales, bancaires et patrimoniales — et que la fraude, même bien camouflée, finit toujours par être sanctionnée.