Une gifle sur un bébé en pleine rue : quand la passivité devient complicité
Une main qui s’abat. Un cri étouffé. Deux adultes, immobiles. Pas une parole. Pas un geste pour arrêter. Ce n’est pas un film. Ce n’est pas un mythe. C’est une réalité filmée, partagée, et désormais inscrite dans les archives de la justice française — parce que la loi ne laisse pas impunie la violence contre les plus fragiles.
La scène : un instant de barbarie, filmé, mais pas interrompu
Une rue ordinaire. Un bébé dans les bras de sa mère. Un homme — inconnu, hors de contrôle — lui assène une gifle violente, nette, brutale. Le visage de l’enfant se tord. La mère ne bouge pas. Le père, à côté, fixe le sol. Aucun cri. Aucune intervention. La scène dure six secondes. Six secondes qui suffisent à briser tout ce que la société prétend défendre : la sécurité de l’enfance.
La vidéo a circulé. Puis a été signalée. Et maintenant, la justice s’active. Mais ce qui frappe le plus, ce n’est pas seulement l’acte. C’est le silence. Ce silence qui, en France, n’est plus neutre. Il devient un acte.
C’est qui encore cette raclure 🗯️? pic.twitter.com/AS8uG2rWix
— 🇫🇷 LouiseFrance75 🇫🇷 🕎 (@LouFrance75) November 12, 2025
Le droit français : une protection inébranlable, même face au silence
En France, frapper un enfant — même une seule fois — est un délit grave. Le code pénal, à l’article 222-13, considère les violences sur un mineur de moins de quinze ans comme des circonstances aggravantes. La peine maximale peut atteindre 30 ans de réclusion criminelle, surtout si l’enfant est un nourrisson incapable de se défendre.
Mais ce n’est pas tout. La loi ne se contente pas de punir l’agresseur. Elle exige que les témoins agissent. Selon l’article 227-17 du code pénal, tout adulte qui connaît des violences sur un mineur et ne les dénonce pas peut être poursuivi pour non-assistance à personne en danger. Même les parents — même ceux qui regardent — peuvent être considérés comme complices par omission.
Le silence n’est plus une option. Il est une faute. Et la justice française le sait.
Les conséquences : pas seulement de la prison, mais la perte de tout
Si l’agresseur est identifié, il sera arrêté. Probablement mis en garde à vue dans les 24 heures. Une enquête rapide sera ouverte. Et si la vidéo est authentique — ce qui semble être le cas — les chances de condamnation sont élevées.
Quant aux parents ? Leur passivité ouvre une enquête de l’assistance sociale à l’enfance (ASE). Ils risquent de perdre l’autorité parentale. Leur enfant peut être placé en famille d’accueil, ou même en vue d’adoption. Les tribunaux ne font plus de distinction entre celui qui frappe et celui qui laisse faire.
Et la diffusion de la vidéo ? Si elle a été partagée sans masquer le visage de l’enfant, les auteurs de cette diffusion encourent jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende pour atteinte à la vie privée d’un mineur. La loi protège l’enfant, même après le fait.
Et vous ? Que feriez-vous si vous étiez là ?
Vous n’êtes pas un témoin. Vous êtes un garant. En France, dénoncer une violence contre un enfant n’est pas un choix. C’est un devoir. Appeler la police. Prendre une photo du visage. Noter le numéro de plaque. Parler à un voisin. Chaque geste compte. Parce que le prochain enfant qui sera frappé… pourrait être le vôtre. Ou celui d’un ami. Ou d’un inconnu que vous ne connaîtrez jamais.
La société ne se mesure pas à ses lois. Elle se mesure à ses réactions. Et ici, la réaction a été trop tardive. Mais elle peut encore commencer.
