ALERTE GRIPPE : Le variant K s’abat sur la France avec une virulence inédite
Pourquoi le variant K inquiète-t-il les autorités sanitaires ?
Le 10 décembre 2025, Santé publique France a lancé une alerte nationale. L’épidémie de grippe, traditionnellement observée en janvier, est déjà en phase épidémique. Cette précocité n’est pas anodine : elle traduit une transmission virale accélérée, portée par une souche méconnue du grand public — et surtout des systèmes immunitaires.
Le variant K, un sous-clade du virus H3N2, se distingue par deux caractéristiques critiques. D’abord, il présente des mutations qui renforcent sa transmissibilité. Ensuite, il permet un échappement immunitaire partiel, ce qui limite l’efficacité des défenses naturelles, même chez les personnes vaccinées les années précédentes.
« Ce variant rend la grippe plus contagieuse », confirme le Dr Gérald Kierzek, urgentiste et directeur médical de Doctissimo. « Et de manière générale, H3N2 est plus sévère que H1N1. » Ce constat est corroboré par l’ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies), dont le chef de la section des virus respiratoires, Edoardo Colzani, insiste sur le caractère critique du moment.
Où et quand l’épidémie frappe-t-elle le plus fort ?
La carte épidémiologique de la France affiche désormais un rouge intense sur tout le territoire. Aucune région n’est épargnée. Du Nord au Sud, en passant par l’Est et l’Ouest, les consultations pour syndromes grippaux ont explosé en l’espace de quelques semaines.
Pour la première fois depuis des années, des cas ont été détectés dès septembre 2025. Une telle précocité n’avait pas été observée depuis les épidémies marquantes des années 2000. Cela suggère que le virus circule dans un contexte de faible immunité collective et de relâchement des comportements de prévention.
Qui est le plus exposé au variant K de la grippe ?
Les personnes âgées, les nourrissons, les femmes enceintes et les individus souffrant de maladies chroniques constituent les groupes à risque. Leur système immunitaire, moins réactif ou encore immature, peine à contenir l’infection. Les complications — pneumonies, déshydratation, exacerbations de pathologies sous-jacentes — surviennent plus fréquemment avec le H3N2 que avec d’autres souches.
Mais attention : cette année, même les adultes en bonne santé rapportent des symptômes plus intenses et une durée de convalescence prolongée. Le variant K ne fait pas de distinction d’âge — seulement de préparation.
Comment se protéger efficacement contre cette souche grippale ?
La réponse tient en deux piliers : vaccination et gestes barrières. Le vaccin antigrippal 2025 a été mis à jour pour inclure une souche proche du variant K. Il reste efficace, surtout s’il est administré avant le pic épidémique — qui pourrait intervenir dès janvier.
Par ailleurs, le retour des gestes barrières — lavage des mains, aération des pièces, port du masque en cas de symptômes — constitue une première ligne de défense. Ces mesures, banalisées pendant la pandémie de Covid-19, avaient considérablement réduit la circulation des virus respiratoires. Leur relâchement explique en partie l’ampleur actuelle de l’épidémie.
Pourquoi cette épidémie pourrait-elle durer plus longtemps ?
Contrairement aux vagues grippales classiques, cette épidémie démarre sur des bases fragiles : faible couverture vaccinale, immunité résiduelle insuffisante et comportements de protection relâchés. Ces facteurs pourraient prolonger la saison grippale bien au-delà de mars, avec des conséquences sur la saturation des services de santé.
Dans ce contexte, les experts appellent à une vigilance renouvelée. La grippe n’est pas une maladie bénigne. Et avec le variant K, elle devient un enjeu de santé publique majeur.
