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Choc national : Nicolas Sarkozy incarcéré à la Santé après sa condamnation dans l’affaire du financement libyen

Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, un ancien président de la République française a été conduit en prison. Ce mardi 21 octobre 2025, Nicolas Sarkozy a été incarcéré à 9h40 à la maison d’arrêt de la Santé, à Paris, après l’épuisement de tous les recours dans le cadre du procès du financement libyen. Devant les portes de l’établissement pénitentiaire, ses partisans ont applaudi, certains en larmes, tandis que sa famille organisait un rassemblement de soutien dès 8h30 — un moment chargé d’émotion et de tension politique.

Une incarcération historique au cœur de Paris

L’ancien chef de l’État, âgé de 70 ans, a quitté son domicile parisien escorté par des policiers en civil. Vêtu d’un manteau sombre et le regard baissé, il n’a fait aucune déclaration. Son arrivée à la Santé, établissement connu pour avoir accueilli des figures marquantes de la justice française, a été filmée par des dizaines de journalistes. En quelques minutes, les images ont fait le tour du monde.

La décision d’exécuter immédiatement la peine — trois ans de prison dont un an ferme — a été validée par la Cour de cassation la veille. Contrairement à certaines attentes, aucune mesure de détention à domicile ou de bracelet électronique n’a été accordée. « La loi s’applique à tous », a rappelé le parquet de Paris dans un communiqué sobre.

Un rassemblement émouvant orchestré par la famille

Dès 8h30, une trentaine de proches, amis et militants des Républicains se sont rassemblés place Paul-Claudel, à quelques mètres de la prison. Parmi eux, son épouse Carla Bruni-Sarkozy, visiblement affectée, ainsi que ses fils Louis et Jean. Des banderoles aux slogans « Justice ou vengeance ? » et « Respect pour un ancien président » ont été déployées.

Les applaudissements ont retenti au moment où le véhicule officiel s’est engagé dans la rue de la Santé. « C’est un jour triste pour la France », a lancé un ancien conseiller municipal présent sur place. « Il a servi ce pays pendant des décennies. »

L’affaire du financement libyen : un dossier qui dure depuis 2012

Le financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 est au cœur de cette condamnation. Selon les juges, Nicolas Sarkozy aurait bénéficié de fonds provenant du régime de Mouammar Kadhafi, à hauteur de près de 50 millions d’euros, pour financer sa campagne électorale. Une accusation qu’il a toujours niée avec véhémence, qualifiant les preuves de « manipulations » et les témoignages de « calomnies ».

Après plusieurs rebondissements judiciaires, la cour d’appel de Paris a confirmé en mars 2025 la condamnation initiale. La Cour de cassation a rejeté le pourvoi le 20 octobre, ouvrant la voie à l’incarcération immédiate. Ce verdict marque un tournant dans l’histoire judiciaire française : jamais un ancien président n’avait purgé une peine de prison ferme.

Une fracture politique et sociale

La réaction politique a été immédiate. À droite, Éric Ciotti parle d’« une atteinte à la dignité de la fonction présidentielle », tandis que Marine Le Pen dénonce « une justice à deux vitesses ». À gauche, certains saluent « l’indépendance de la justice », comme le député François Ruffin, qui rappelle : « Personne n’est au-dessus des lois. »

Sur les réseaux sociaux, le débat fait rage. Des milliers de commentaires s’affrontent entre ceux qui voient dans cette incarcération un symbole de l’égalité devant la loi, et ceux qui y perçoivent une instrumentalisation politique. L’affaire divise, mais surtout, elle interroge : qu’advient-il du respect dû à un ancien chef de l’État lorsqu’il devient un justiciable comme les autres ?

Et maintenant ?

Nicolas Sarkozy devrait rester détenu à la Santé pendant plusieurs semaines, le temps que les services pénitentiaires évaluent sa situation pour une possible affectation en centre de semi-liberté ou en détention à domicile — une option non exclue à moyen terme, compte tenu de son âge et de son état de santé.

En attendant, son incarcération restera gravée dans les mémoires. Non seulement comme un fait judiciaire, mais comme un moment de bascule dans l’imaginaire républicain français.