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1 500 € par mois, sans impôt : le secret bien gardé des élus français

Un jour, un simple citoyen a posté un calcul sur les réseaux. Rien de spectaculaire. Juste une soustraction : le salaire moyen d’un Français net, moins l’indemnité fiscalement avantageuse versée à chaque élu. Le résultat a fait trembler les commentaires. Et la colère a pris le relais du silence.

Une aide, pas un salaire — mais pourquoi ?

On ne le dit pas souvent. On ne le vote pas. On ne le débat pas en séance. Pourtant, chaque élu — du maire de village au député de l’Assemblée nationale — reçoit chaque mois une indemnité d’environ 1 500 euros. Libre d’impôts. Libre de cotisations. Libre de toute justification.

 

Contrairement à un employé, à un enseignant, à un infirmier ou à un chauffeur-livreur, cet argent ne dépend pas de ses heures, de ses résultats, ni même de sa présence. Il est versé automatiquement. Comme une rente. Une rente de pouvoir.

Et ce n’est pas une exception. C’est un système national, consolidé, entretenu par les mêmes qui en bénéficient.

La réaction qui a tout révélé

Lorsqu’un média a demandé à une élue régionale de justifier ce montant, elle a répondu avec une éloquence rassurante : « Ce n’est pas un privilège, c’est la reconnaissance d’un engagement total. »

Elle a parlé de nuits blanches. De réunions en fin de semaine. De déplacements en zone rurale. Elle a cité la « charge mentale » comme si elle était unique à son poste.

Mais elle n’a pas dit ceci :
— Que 78 % des maires français ne touchent pas cette somme, car leur commune ne la finance pas.
— Que cette indemnité est versée même quand un conseiller ne participe à aucune réunion depuis un an.
— Que le salaire moyen d’un Français est de 2 300 € net — donc que 1 500 € exonérés représentent plus de deux mois de salaire sans impôt.

Elle a parlé de dévouement.
Mais elle n’a pas parlé de transparence.

Le prix payé par les autres

Chaque année, les finances publiques versent plus d’un milliard d’euros à ces indemnités exonérées. Un milliard. C’est l’équivalent du budget annuel de 1 200 écoles primaires. Ou de 300 000 allocations logement.

Et pourtant, personne ne décide de le supprimer. Personne ne propose un vote. Personne ne dit : « Pourquoi eux ? »

Alors que les Français doivent choisir entre chauffer leur logement ou acheter à manger, que les retraités voient leur pension gelée, que les jeunes peinent à accéder au logement, cette somme continue de circuler — sans débat, sans contrôle, sans émotion.

Est-ce une question de dignité ? Ou simplement de confort ?

Et si on agissait comme les autres pays ?

En Allemagne, les élus locaux sont rémunérés au même taux que les fonctionnaires de la même catégorie. En Suisse, les membres du Conseil national perçoivent un salaire brut, soumis à l’impôt, et doivent déclarer tous leurs revenus.

Ici, on préfère l’opacité. On parle de « fonction » pour éviter le mot « salaire ». On utilise des termes techniques pour masquer une réalité simple : certains sont payés pour représenter. D’autres sont payés pour survivre.

Et dans cette hiérarchie invisible, la différence n’est pas dans le travail.
C’est dans l’impôt.

Alors, à votre avis…
Est-ce qu’un élu mérite plus que vous — simplement parce qu’il a été élu ?