Mathilde Panot relance la polémique avec un projet radical : fin des armes pour les polices municipales et suppression de la vidéosurveillance
Lors d’une intervention sur BFM TV dimanche, Mathilde Panot, cheffe du groupe LFI à l’Assemblée nationale, a lancé une idée qui fait débat : si des maires insoumis sont élus aux prochaines élections municipales, ils désarmeront la police municipale locale… et feront disparaître les caméras de surveillance.
Une proposition qui a aussitôt provoqué une levée de boucliers politiques, de la droite au centre, en passant par une partie de la gauche. Ce n’est pas une surprise : sur ces sujets, les lignes sont rarement poreuses.
“Oui, on désarme la police municipale” : la phrase choc de Panot
Interrogée sur BFM TV sur les orientations de La France Insoumise en matière de sécurité, Mathilde Panot n’a pas pris de gants :
> “Oui, nous désarmerons la police municipale si elle est armée.”
Elle a aussi affirmé vouloir réintégrer les agents dans le giron de la police nationale, estimant que cette séparation actuelle “n’a aucun sens” sur le plan opérationnel.
Concernant la vidéosurveillance, elle a ajouté sans ambivalence :
> “Je ne suis pas favorable à ce dispositif. Il n’a jamais prouvé son utilité.”
Des déclarations qui ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux et des plateaux télévisés.
Réactions indignées de tous bords confondus
L’opposition politique n’a pas tardé à réagir. Et elle est rarement aussi unanime.
- Gérald Darmanin (Renaissance) : “C’est irresponsable.”
- François-Noël Buffet (LR) : “Scandaleux.”
- Olivier Faure (PS) : “Comment peut-on même imaginer cela ?”
- Valérie Pécresse (anciennement LR) : “LFI fait le choix de l’insécurité dans nos communes.”
- Julien Odoul (RN) : “Le parti des voyous et des racailles.”
Même le maire écologiste de Montpellier Michaël Delafosse a exprimé son “absolu désaccord”, jugeant que cela revenait à “enlever tout moyen de protection aux citoyens”.
Traduction : avec cette gauche, vous n’aurez plus le droit à la sécurité. La gauche sans le peuple. https://t.co/1qn5z3MRUL
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) July 6, 2025
Pourquoi cette proposition divise autant
Pour les partisans de la mesure, il s’agit de réduire la militarisation de l’espace public et de recentrer les missions de la police municipale sur la prévention plutôt que l’intervention.
Mais pour ses détracteurs, c’est une vision idéaliste de la sécurité urbaine. “On ne peut pas nier que la présence de caméras dissuade certains comportements criminels,” affirme un rapport de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice pénale (INHESJP).
Quant à l’idée de désarmer les polices municipales, elle soulève des interrogations légitimes sur la capacité de ces forces à assurer leur mission de proximité dans des zones tendues.
Un clivage profond entre idéologie et réalité
Derrière cette sortie médiatique se profile un clivage idéologique ancien : celui entre la critique de la “sécuritarisation” de l’espace public et la demande de sécurisation effective des quartiers.
Pour Mathilde Panot et la LFI, il s’agit de “retrouver une approche citoyenne de la sécurité”. Pour leurs adversaires, c’est “tourner le dos à la réalité des terrains”.
Et si les réactions outrées dominent aujourd’hui, l’enjeu sera de savoir si cette idée trouvera ou non un écho concret dans les urnes lors des prochaines municipales.