Merwane Benlazar répond à la polémique avec humour : “Je savais que j’allais être viré un jour”
L’humoriste Merwane Benlazar a choisi de répondre à la tempête médiatique qui l’a frappé après sa chronique dans « C à vous » avec ce qu’il fait de mieux : l’humour. Dans un sketch percutant, il revient sur les insultes, les menaces et les débats politiques qui ont suivi son passage à la télévision. Une réponse à la fois drôle et profonde, qui dépasse la simple polémique.
Une chronique qui a enflammé les réseaux sociaux
Le 31 janvier, Merwane Benlazar fait sa première apparition dans l’émission « C à vous » sur France 5. Sa tenue, notamment son bonnet, et sa barbe ont immédiatement suscité des réactions virulentes. Certains ont assimilé son look à la mouvance salafiste, déclenchant une vague de critiques et de menaces. L’humoriste révèle avoir reçu “entre 10 et 15 insultes ou menaces par minute” pendant plusieurs jours.
Pour aggraver la situation, de vieux tweets de l’humoriste, datant de 2013 à 2021, ont été exhumés. Des blagues jugées tendancieuses, mais que son entourage défend comme étant du second degré. Malgré tout, la polémique a pris une ampleur inattendue, mobilisant jusqu’à la ministre de la Culture, Rachida Dati.
Une affaire qui monte jusqu’au Sénat
La polémique a rapidement dépassé le cadre des réseaux sociaux. Des élus, de l’extrême droite au centre, se sont emparés de l’affaire. La ministre de la Culture a même annoncé au Sénat que Merwane Benlazar ne reviendrait pas dans « C à vous », qualifiant les publications de l’humoriste de “scandaleuses”. Une décision que l’humoriste commente avec ironie : “Je savais que j’allais être viré un jour, par une Arabe, c’est chiant, mais je savais.”
Pourtant, France Télévisions a précisé que la participation de Benlazar n’était prévue que pour un seul numéro, en remplacement de Bertrand Chameroy. Le groupe a également insisté sur le fait que la chronique n’avait occasionné “aucun manquement à ses obligations”.
Un sketch pour répondre à la haine
Plutôt que de se laisser abattre, Merwane Benlazar a choisi de riposter sur son terrain de prédilection : la scène. Dans un sketch filmé à l’Européen, temple parisien du stand-up, il revient sur la polémique avec humour et lucidité. “Ça a créé une vague de haine. De vendredi à lundi matin, j’avais que des insultes”, confie-t-il devant un public conquis.
Il s’amuse également des tweets exhumés, taclant ceux qui ont tenté de le discréditer : “Les racistes n’ont rien trouvé. Du coup, ils prennent des morceaux de conversation et essayent de faire dire des trucs à des mots tirés de leur contexte.” Quant au fameux bonnet, il révèle que c’était un choix pour masquer sa calvitie, ironisant sur les conseils vestimentaires de sa femme : “Elle m’a dit : Au moins, ça fera taire les racistes. Elle a du pif, ma femme.”
Un message qui dépasse la polémique
Au-delà de l’humour, Merwane Benlazar profite de cette tribune pour dénoncer les discriminations quotidiennes. “Moi, je peux me défendre, mais tous les jours, il y a des centaines d’Arabes qui sont renvoyés parce qu’ils n’ont pas mis le bon pull, qui ne sont pas pris parce qu’ils n’ont pas mis le bon bonnet, et eux, ils se défendront jamais”, lance-t-il. Un message poignant qui rappelle que cette polémique n’est que la partie émergée d’un problème bien plus large.
L’humoriste a reçu le soutien massif de ses pairs, notamment des humoristes Kheiron, Doully et Panayotis Pascot, ainsi que des chroniqueurs comme Alex Vizorek et Charline Vanhoenacker. Il retrouvera bientôt son micro dans l’émission Zoom Zoom Zen sur France Inter, où il continue de faire rire tout en questionnant la société.