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Montchalin : moins de profs, plus de flics – la France change

Le ton est sans ambiguïté. Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation publique, vient d’assumer une réorientation radicale : supprimer 2 000 postes dans la fonction publique, en ciblant prioritairement l’éducation nationale, tout en renforçant les rangs des policiers, gendarmes et militaires.

Un virage stratégique au cœur de l’État

Devant la commission des Finances du Sénat, la ministre a déclaré sans détour : « Nous avons besoin de plus de militaires, de plus de policiers et de gendarmes, mais moins de professeurs. » Une formule qui, bien qu’extraite d’un discours technique, résume une mutation profonde : l’État-providence cède du terrain à l’État-sécuritaire.

Pourquoi maintenant ?

Le contexte est crucial. Après les émeutes de l’été 2024 et la montée des inquiétudes citoyennes sur la sécurité, le gouvernement ajuste ses priorités. Le budget 2026, en préparation, entérine cette bascule : gel des recrutements dans l’enseignement, recrutements accrus dans la sécurité intérieure et la défense.

Pour autant, le ministère de l’Éducation rappelle que « les suppressions concernent surtout des postes administratifs ». Mais les syndicats ne sont pas dupes.

« Ils sacrifient l’avenir sur l’autel de l’urgence »

« C’est une trahison de la promesse républicaine », lance le SGEN-CFDT. « Former moins d’enseignants, c’est accepter que demain, les classes soient encore plus surchargées. »

Pendant ce temps, les effectifs de la police nationale devraient atteindre un niveau historique d’ici 2027 — un engagement électoral tenu, au prix d’un autre.