Mourad Battikh fustige Bruno Retailleau : Un échange hors jeu sur la mort D’Aboubakar Cissé
Une scène violente, une famille en deuil, et des déclarations qui font débat. Le meurtre d’Aboubakar Cissé, un jeune homme de 20 ans poignardé à mort dans une mosquée du Gard, a profondément choqué l’opinion publique. Alors que les circonstances de ce drame interpellent sur la montée de l’islamophobie, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est expliqué sur son refus de rencontrer la famille de la victime. Une justification rejetée avec force par Mourad Battikh, son avocat, invité de l’émission *Quotidien*.
Retailleau justifie son absence : “Situation irrégulière”
Lors d’une intervention sur CNews, Bruno Retailleau a affirmé qu’il n’avait pas reçu la famille d’Aboubakar Cissé car ce dernier était en situation irrégulière sur le territoire français. Selon lui, cette réalité juridique aurait rendu plus complexes les démarches pour retrouver certains membres de sa famille, notamment résidant en Afrique.
Pour Mourad Battikh, ces arguments sont loin d’être recevables. “Cet argument est assez malhonnête”, a-t-il lancé sur le plateau de Quotidien, estimant que si lui-même avait réussi à joindre sans difficulté la famille du défunt, le ministre, disposant de moyens bien supérieurs, aurait pu faire de même.
Un silence critiqué après le meurtre
Le ministre de l’Intérieur a également été accusé de trop tarder à réagir officiellement après le meurtre d’Aboubakar Cissé. Ce dernier, âgé de 20 ans, a été tué de dizaines de coups de couteau alors qu’il priait à la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard. L’émotion suscitée par ce crime a conduit à un rassemblement de plusieurs milliers de personnes à Paris, où les manifestants ont dénoncé l’islamophobie et le manque de reconnaissance des autorités.
Une enquête ouverte mais sans le Pnat
Une information judiciaire a été ouverte pour meurtre en raison de la race ou de la religion, mais le Parquet national antiterroriste (Pnat) ne s’est pas saisi du dossier. Une décision que l’avocat déplore vivement. “Cette non-saisie empêche de faire une introspection nationale”, a-t-il souligné. Selon lui, traiter ce cas comme un simple fait divers revient à minimiser ses implications sociétales et symboliques.
Un acte criminel qui résonne dans l’opinion
Le suspect, un jeune homme de 21 ans, s’est rendu à la police italienne quelques jours après les faits. Son geste, justifié selon lui par des motifs religieux, a alimenté les inquiétudes autour de la montée de la haine anti-musulmane en France. Plusieurs personnalités politiques, associations et citoyens se sont mobilisés pour exiger une réponse forte des institutions.