Obsessions secrètes : Muriel Robin avoue compter chaque pas, chaque marche… et chaque carreau !
À 70 ans, Muriel Robin fait une confidence surprenante : sa vie est rythmée par des rituels invisibles que peu de gens devinent. Loin des projecteurs, la comédienne avoue passer ses journées à compter — ses pas, les escaliers, les carreaux au sol — avec une rigueur quasi mathématique. « C’est mon petit cerveau qui ne fait que ça », confie-t-elle, avec une franchise déconcertante. Derrière l’humour et la légèreté, se cache une forme subtile de trouble obsessionnel compulsif (TOC) qu’elle assume sans honte… et qu’elle transforme en force.
Un cerveau en mode « compteur automatique »
Dans l’émission On refait la télé sur RTL, Muriel Robin a levé le voile sur ses habitudes les plus intimes. « Je compte tous mes pas et tous les escaliers », a-t-elle expliqué. « Je commence par le pied droit pour finir par le pied gauche, comme ça, c’est carré. » Si l’équilibre n’est pas atteint ? Pas de panique : elle s’arrange. « Si je finis par le pied droit, ce n’est pas grave, je commencerai d’autres escaliers dans la journée avec mon pied gauche. Je m’arrangerai et ferai mon compte. »
Ce besoin de symétrie, de complétude, de contrôle, révèle une logique interne profonde. Elle évite aussi de marcher sur les lignes entre les carreaux. « Si je marche dessus, il faut que je remarche plus loin… » — comme pour réparer une faute invisible aux yeux des autres, mais criante dans son esprit.
TOC ou simple manie ? La frontière est floue
Ces comportements ressemblent à s’y méprendre aux symptômes classiques du trouble obsessionnel compulsif, un trouble anxieux fréquent mais souvent mal compris. Selon l’Assurance Maladie et la Haute Autorité de Santé (HAS), les TOC touchent environ 2 à 3 % de la population française, avec des manifestations variées : vérifications répétées, peur de la contamination, ou… obsessions liées aux nombres et à la symétrie.
Pour Muriel Robin, ces rituels ne sont pas un handicap, mais une manière de structurer le monde. « Ça ne me gêne pas, ça me rassure », précise-t-elle. Et c’est peut-être là la clé : lorsqu’un TOC reste fonctionnel — qu’il n’entrave ni la vie professionnelle, ni les relations sociales — il peut devenir une quête d’ordre dans un univers chaotique.
L’humour comme bouclier, la vérité comme libération
Plutôt que de cacher ses tocs, la comédienne les raconte avec autodérision. Ce faisant, elle participe à une déstigmatisation discrète des troubles mentaux. Dans un pays où près d’un adulte sur cinq souffre d’un trouble anxieux (source : Santé Publique France), parler ouvertement de ces « bizarreries » normalise l’imperfection humaine.
Sa franchise résonne particulièrement en 2025, alors que les santé mentale et le bien-être psychologique sont devenus des sujets de société majeurs. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes se reconnaissent dans ses propos : « Moi aussi, je compte mes pas », « Je ne marche jamais sur les joints », « Je dois éteindre et rallumer trois fois la lumière »… Des témoignages qui montrent que ces rituels sont bien plus répandus qu’on ne le croit.
Vivre avec, sans se laisser enfermer
Le cas de Muriel Robin illustre une réalité souvent oubliée : tous les TOC ne nécessitent pas de traitement. Lorsqu’ils restent légers, maîtrisés, et que la personne en garde le contrôle, ils peuvent coexister avec une vie épanouie. L’essentiel n’est pas d’éliminer ces pensées, mais de ne pas leur laisser le pouvoir de dicter ses choix.
En partageant son quotidien avec lucidité et humour, Muriel Robin ne cherche pas la pitié — elle tend un miroir bienveillant à ceux qui, comme elle, naviguent entre logique intérieure et normes extérieures. Et dans ce miroir, il n’y a ni faiblesse, ni folie… juste une manière différente d’habiter le monde.
