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Le corps de Nadège K. retrouvé près des rails : une disparition qui réveille les peurs dans le Var

Elle avait disparu sans laisser de trace. Dimanche soir, à Pignans, Nadège K. a été vue pour la dernière fois. Ce mardi, à 17h, son corps a été découvert à quelques mètres des voies ferrées, entre Carnoules et Cuers. Pas de combat. Pas d’empreinte. Juste un silence pesant, et une région en attente de réponses.

Une femme, une disparition, une zone oubliée

Nadège K., 47 ans, mère de deux enfants, vivait à La Seyne-sur-Mer mais résidait à Pignans. Son absence a été signalée dès lundi. Les recherches, menées par la gendarmerie du Var, ont couvert les bois, les sentiers et les abords des lignes ferroviaires — un réseau souvent négligé, mais qui traverse des zones rurales peu éclairées, peu surveillées.

C’est un drone de la gendarmerie qui a fini par repérer ce qui semblait être un corps recouvert de feuilles mortes. L’identification a été confirmée dans la soirée du 11 novembre par le parquet de Draguignan. Le nom de Nadège K. est désormais lié à une tragédie silencieuse, celle d’une femme dont la vie s’est arrêtée loin des regards.

 

Une piste accidentelle — mais sans preuve

Les premières constatations de la médecin légiste orientent les enquêteurs vers un accident. Mais ce mot, si simple, cache une multitude d’interrogations. A-t-elle trébuché ? A-t-elle eu un malaise ? A-t-elle été poussée ? Ou simplement, a-t-elle voulu mettre fin à ses jours ?

Les rails n’ont pas été traversés par un train au moment des faits, selon les relevés de la SNCF. Aucun impact n’a été détecté sur son corps. Aucun témoin n’a vu quoi que ce soit. La zone, isolée, ne dispose ni de caméras, ni de barrières de sécurité. Un lieu idéal pour disparaître. Un lieu trop commun pour les victimes de la négligence.

Les voies ferrées, ces frontières invisibles

Le Var compte plus de 300 kilomètres de lignes non électrifiées, traversant des communes rurales où les passages à niveau sont encore manuels, parfois sans signalisation. Depuis 2020, au moins sept personnes ont trouvé la mort près des rails dans le département. Pourtant, les appels à installer des caméras, des clôtures, des alertes sonores, restent lettre morte.

Cette affaire ne sera pas la dernière. Mais elle pourrait être la première à faire bouger les lignes — politiques, administratives, humaines.

Les questions qui restent

  • Quelle était sa situation émotionnelle avant sa disparition ?
  • Avait-elle déjà manifesté des signes de détresse ?
  • Pourquoi personne ne l’a vue s’éloigner des sentiers ?
  • Comment une femme peut-elle disparaître en plein jour, dans une zone habitée, sans qu’aucun voisin ne remarque rien ?

Les proches parlent d’une femme généreuse, discrète, toujours prête à aider. Ce n’est pas le profil type d’une personne en crise. Mais les crises ne portent pas toujours un masque. Parfois, elles se cachent derrière un sourire, un café partagé, un « je vais bien » trop vite prononcé.

Autopsie en cours — et un appel à la vigilance

Une autopsie complète est prévue cette semaine. Elle devra déterminer si la mort est due à un traumatisme externe, à un arrêt cardiaque, ou à une cause autre. Les résultats, attendus dans les 72 heures, pourront orienter l’enquête vers une piste criminelle — ou confirmer l’hypothèse accidentelle.

En attendant, la mairie de Pignans a installé un espace de recueillement près de l’endroit où elle a été vue pour la dernière fois. Des bouquets de fleurs s’accumulent. Des messages y sont laissés : « Tu nous manques. » « Pourquoi ? » « Sois en paix. »