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Prime de Noël 2025 : les célibataires et couples sans enfants risquent de dire adieu à l’aide

Pas de sapin, pas de prime ? Le gouvernement envisage de suspendre le versement de la prime de Noël aux foyers sans enfants — une décision qui pourrait toucher des centaines de milliers de personnes isolées ou en couple, déjà fragilisées par la crise du coût de la vie. Derrière cette mesure, un argument de poids : le déficit abyssal de la Sécurité sociale. Mais la polémique enfle.

Un coup de ciseaux dans le budget social

Le projet de loi de finances 2026 prévoit une réduction drastique du financement de la prime exceptionnelle de fin d’année : de 466,5 millions d’euros en 2025 à seulement 261,5 millions l’année suivante. Soit une chute de près de 45 % en douze mois.

Pour atteindre cet objectif, le gouvernement a choisi une méthode claire : exclure du dispositif tous les bénéficiaires qui ne sont pas parents. Exit donc les personnes seules sans enfants, les couples stériles, les seniors isolés ou encore les jeunes adultes précaires éligibles au RSA.

Qui perd quoi ?

Aujourd’hui, la prime de Noël bénéficie à environ 2,5 millions de foyers. Elle est versée automatiquement à ceux qui perçoivent le revenu de solidarité active (RSA), l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ou l’allocation équivalent retraite (AER).

En 2024, une personne seule touchait 152,45 €. Un couple sans enfant, 228,68 €. Cette somme, modeste, permet souvent d’acheter des produits alimentaires ou des cadeaux pour Noël. Sans elle, de nombreuses familles redoutent un mois de décembre encore plus difficile.

Un « recentrage » justifié par la crise

Interrogé par le député LFI Hadrien Clouet, le ministre du Travail et des Solidarités Jean-Pierre Farandou a défendu ce « recentrage » comme une nécessité. « L’état des comptes de la Sécurité sociale est critique », a-t-il insisté, évoquant un déficit projeté à 23 milliards d’euros en 2025.

« Si on n’a pas le courage de s’attaquer à bras-le-corps à l’équilibre de la Sécu, on ne pourra bientôt plus payer les retraites ni les soins », a-t-il prévenu sur France Inter. « L’État a été très généreux. Mais la générosité a un coût. »

La porte n’est pas fermée

Malgré la détermination affichée, Jean-Pierre Farandou s’est dit « ouvert » à d’autres solutions. « Il y a débat, c’est le jeu parlementaire », a-t-il rappelé. « Si une autre recette permet de faire des économies sans exclure ces foyers, je suis prêt à en discuter. »

Le texte sera prochainement examiné à l’Assemblée nationale. D’ici là, syndicats, associations et élus de l’opposition préparent déjà une contre-offensive pour sauver cette aide symbolique.