74 000 € sur son compte par erreur : cet employé refuse de rembourser sa « prime méritée »
Il attendait une modeste gratification de fin d’année. Il s’est retrouvé crédité de plus de 74 000 €. Vladimir Rychagov, employé dans une usine de Khanty-Mansiysk, en Russie, vit depuis plusieurs semaines une situation aussi incroyable qu’inextricable. Ce qui semblait être un coup de chance a rapidement tourné au cas judiciaire — et médiatique.
Une erreur comptable monumentale
En novembre 2025, Vladimir Rychagov consulte son compte en banque, comme souvent à l’approche des fêtes. Il espère y trouver les habituels 500 € de prime de fin d’année. À la place, il découvre un virement de 7 millions de roubles, soit environ 74 000 €. Une somme qui correspond en réalité au total des primes destinées à 34 employés d’une autre filiale de l’entreprise.
L’erreur, d’origine technique, provient d’un transfert mal configuré par le service comptable. En quelques heures, les appels se multiplient : on lui demande de rembourser immédiatement.
“C’est une prime exceptionnelle que je mérite”
Plutôt que de céder, Vladimir tente de négocier. Il propose même de conserver la somme entière en échange d’une réduction de salaire de 20 % sur plusieurs mois. L’entreprise refuse.
Après quelques recherches juridiques sommaires en ligne, il se persuade que, puisqu’il s’agit d’une erreur technique et non d’une erreur de facturation, il n’est pas légalement tenu de restituer l’argent. “J’ai reçu cette somme à titre de prime exceptionnelle. L’entreprise fonctionne bien, je travaille — donc cette prime est méritée”, affirme-t-il au média local M24.
Fuite, gel des comptes et procès en cours
Face à la pression croissante, Vladimir Rychagov décide de prendre des mesures radicales : il achète une nouvelle moto, change de numéro de téléphone et déménage avec sa famille “par précaution”.
L’entreprise, elle, ne lâche rien. Elle porte plainte pour enrichissement sans cause et soupçonne même une complicité avec un comptable. Bien que ces accusations soient abandonnées faute de preuves, un tribunal de première instance a tranché : le virement ne constitue pas un salaire légitime, ni une prime contractuelle, et doit être remboursé.
Vladimir a fait appel. La Cour suprême russe devra désormais trancher. En jeu : non seulement le remboursement des 74 000 €, mais aussi une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison en cas de condamnation pour détournement de fonds.
Pourquoi cette affaire suscite-t-elle tant d’intérêt ?
Ce cas illustre un dilemme moral et juridique de plus en plus fréquent à l’ère numérique : que faire lorsqu’un employeur verse par erreur une somme mirobolante sur un compte bancaire ?
@chrislexpertpaie Quels salariés ont droit à la prime d’intéressement et à la prime de participation obligatoire ? La participation et l’intéressement sont des dispositifs d’épargne salariale permettant de redistribuer aux salariés une partie des bénéfices de l’entreprise. Toutes les entreprises sont-elles concernées ? Quels salariés peuvent y avoir droit ? Comment cela fonctionne ? Explications. #droitdutravail #pourtoi #salaire #travail #salarié #employeur ♬ son original – chrislexpertpaie – Chris l’expert paie
En France et dans plusieurs pays européens, la jurisprudence est claire : l’enrichissement sans cause engage la responsabilité civile, voire pénale, du bénéficiaire. Mais dans d’autres contextes, notamment en l’absence de preuve d’intention frauduleuse, les juges peuvent moduler la sanction.
Ici, l’histoire mêle erreur comptable, prime de fin d’année, droit du travail et questions d’éthique individuelle. Autant de sujets qui captivent un public en quête de justice sociale — ou de revanche symbolique contre les hiérarchies corporates.
